Le bitcoin pour les nuls

 

Salut les investisseurs malins !

Aujourd’hui, je vais te partager une petite conférence que j’ai donnée sur le Bitcoin et la blockchain. J’ai été invité par un club de chefs d’entreprise qui s’appelle « Séance », qui est un club qui existe depuis plus de 20 ans, les chefs d’entreprise se réunissent. C’était dans un café parisien. La demande qu’ils m’ont faite c’est de leur expliquer la blockchain comme à des enfants de 5 ans. Donc j’ai vraiment été hyper pédagogue, en tout cas j’ai essayé de leur expliquer vraiment en partant de A à Z, en partant du tout début. Donc si tu ne comprends rien au Bitcoin, à la blockchain, eh bien cette conférence est peut-être faite pour toi. Alors j’avais déjà fait une intervention de ce type que j’ai déjà publiée sur cette chaîne, donc si tu as déjà vu cette intervention, le début est un petit peu la même chose, je raconte un petit peu la même chose sur comprendre la blockchain, d’où ça vient, etc. Mais tu peux regarder la deuxième moitié à partir de 20-25 minutes, puisque là c’est au moment où on a commencé à échanger, il y avait des questions-réponses, et là bien sûr c’est des questions-réponses différentes. Et si tu n’as pas vu cette vidéo, eh ben tu peux commencer directement par-là, et pour enfin j’espère comprendre vraiment ce qu’est la blockchain, le Bitcoin. Donc n’hésite pas à me dire en commentaire si tu as des questions complémentaires, si tu regardes cette petite conférence et que tu veux vraiment comprendre le Bitcoin, la blockchain, et que tu as des questions, des incompréhensions, tu peux me les dire en commentaire, me poser tes questions, et je tâcherai d’y répondre. Et donc sans plus attendre, je te mets cette conférence. Je te souhaite un très bon visionnage. Evidemment, la qualité du son ne sera pas aussi bonne qu’ici où je suis dans mon studio, mais ça devrait aller. Et dis-moi bien sûr en commentaire ce que tu en as pensé et n’oublie pas de t’abonner à la chaîne YouTube « Leonis » là en cliquant juste en dessous sur le bouton « S’abonner » pour prendre une indépendance financière.

C’est parti !

Gabriel : Je vais me présenter aussi. Donc je m’appelle Gabriel Jarrosson, je suis ingénieur de formation. En sortant d’école, j’ai monté une boîte, je vendais du vin sur Internet, c’est assez marrant. J’ai eu la chance de pouvoir revendre cette boîte 4 ans plus tard à un concurrent. Je suis devenu donc business angel à ce moment-là, mes gains dans les startups, dans l’innovation, dans la Tech. Et du coup, assez naturellement, quand les crypto-monnaies sont apparues, je me suis tourné vers les crypto-monnaies, c’est quelque chose avec laquelle j’avais un peu d’affinités, c’était une technique, probablement une révolution. Et on va donc parler de ça maintenant et donc j’investis dans les startups toujours hors crypto-monnaies et dans les crypto-monnaies évidemment, et dans les projets startups crypto-monnaies. Tout ça est en train de brasser et de devenir une seule et même chose.

Tu veux t’asseoir peut-être ?

Participant : Non, non, je t’en prie.

Gabriel : Voilà qui je suis. Donc on m’a demandé plusieurs fois à plusieurs reprises de vous parler de blockchain comme à des enfants de 5 ans. Donc c’est ce que je vais essayer de faire.

Participant : 4 ans et demi.

Gabriel : 4 ans et demi. Parfait, faisons comme ça. Donc la blockchain, créée en 2009, par un certain Satoshi Sakamoto dont l’identité reste à ce jour mystérieuse et méconnue. Il a créé en même temps 2 choses : la blockchain et le Bitcoin. En fait, évidemment, c’est le Bitcoin qui dans un premier temps a été le plus connu, mais évidemment la véritable révolution c’est la blockchain. Moi je vais essentiellement vous parler de blockchain, je vais parler aussi de Bitcoin, le Bitcoin étant la première application de la technologie blockchain. Et donc la blockchain étant une technologie, on va y revenir ne vous inquiétez pas, et Bitcoin étant une monnaie. Donc Bitcoin c’est euro/dollar, c’est simplement une monnaie mais elle a la particularité d’être sur la blockchain. La blockchain est la technologie, la véritable révolution. Ce qui est surprenant, ce qui crée la confusion, c’est qu’il a créé les deux en même temps. Il aurait pu créer que la technologie mais il a dit : « Je crée la technologie, sur cette technologie je crée une monnaie ». On se rend compte aujourd’hui que créer simplement une monnaie sur cette technologie ce n’est peut-être pas finalement la meilleure utilisation, qu’on pourrait faire en fait beaucoup mieux qu’uniquement une monnaie, d’où tous les projets qui ont découlé après. Il a créé donc la blockchain avec un certain nombre de règles, avec un fonctionnement, et le Bitcoin avec un certain nombre de règles. C’est du code informatique, c’est vraiment une technologie qui est du code informatique. C’est entièrement open source. Open source, qu’est-ce que c’est ? Ça veut dire que demain n’importe qui, enfin même tout à l’heure, vous pouvez aller sur internet récupérer le code de la blockchain, il est gratuit, il est à vous, le modifier, faire ce que vous voulez, proposer votre modification en disant : « Ah ben tiens, moi j’ai la blockchain Gabriel, elle est 10 fois mieux que la blockchain Bitcoin ». Vous serez soumis au jugement de l’ensemble du milieu mais pourquoi pas ? Et faire ce que vous voulez donc ce qui explique que beaucoup de gens s’en sont emparés pour créer d’autres blockchains. Donc le Bitcoin au moment de sa création, il y a un certain nombre de règles comme je l’ai dit qui ont été établies et notamment la principale étant que, évidemment, il n’est gouverné par personne, il n’appartient à personne et personne n’a le pouvoir dessus ; et qu’il y en a un nombre limité fixe qui restera tel quel dans le temps pour toujours, forever and ever. Et ça, ça lui donne une caractéristique non inflationniste, ce qui fait qu’on qualifie souvent le Bitcoin d’or digital. J’ai appris qu’en fait, quelque chose qui vous paraît peut-être évident mais qui pour moi, ayant d’abord connu le Bitcoin et après l’or, j’ai appris qu’en fait l’or on en trouvait encore 5%, enfin le stock d’or dans le monde augmente de 5% par an. Donc l’or, on dit : « Il y a une quantité fixe d’or donc ça a beaucoup de valeur ». En fait, la quantité augmente. Le Bitcoin, quand le fameux Satoshi Sakamoto a dit : « Je crée le Bitcoin », il a dit : « il y en aura 21 millions ». Il n’y en aura pas 21 000 001, le 21 000 001e Bitcoin il n’existera jamais, c’est impossible mathématiquement par les lois de la nature. Donc c’est pour ça qu’il attire beaucoup de convoitises, parce qu’évidemment c’est une quantité limitée, c’est l’offre et la demande, la loi du marché. Voilà pour cette petite introduction.

Donc on ne sait toujours pas qui est Satoshi Sakamoto, il est peut-être parmi nous ce matin, on verra s’il y a quelqu’un qui s’y connaît un peu trop, voilà. Alors, donc je vais vous expliquer, je vais vous proposer un petit voyage, une petite expérience de pensée pour arriver ensemble à finalement qu’est-ce que la blockchain concrètement et comment ça marche et à quels besoins ça répond ? Parce que finalement, jusque-là, il n’y avait pas de blockchain, est-ce qu’on en a vraiment besoin ? Qu’est-ce qu’on peut en faire ? Et c’est bien sûr intéressant de voir que ça a été créé en 2009, l’année après la crise économique où les banques ont fait n’importe quoi avec notre argent, etc. et ce n’est pas sans lien évidemment.  Je reviens un petit peu en arrière, vous allez voir, c’est quand même important de le comprendre. D’abord, je voudrais parler avec vous de qu’est-ce que la monnaie. Qu’est-ce que la monnaie ? Au départ, avant la monnaie, il y avait le troc, ça marche bien : « Salut, je voudrais, toi tu es cueilleur de champignons dans les bois, je voudrais des champignons pour faire une omelette. Moi j’élève des poules donc un panier de champignons contre une poule, on troque, bon ok, voilà ». Sauf qu’évidemment, un problème classique : « Ah oui mais moi j’ai déjà 10 poules, ça fait 10 jours que tu viens, je n’en peux plus de bouffer de la poule, je voudrais autre chose, donc comment je fais pour, voilà ». Donc il faudrait un troisième, voilà. Donc évidemment : « Ah oui mais moi j’ai filé mes poules au charpentier, qui lui va te filer … » Bon, ça devient quand même compliqué. Donc on invente la monnaie en disant : « Ben c’est facile, tu veux des champignons, moi je ne veux pas de poule, tu me payes ». Assez basique, assez simple. Et qu’est-ce qu’on fait ? Les gens disent : « Ok, qu’est-ce qu’on va utiliser comme monnaie ? On va utiliser des pièces d’or », on en revient à notre ami l’or. Pourquoi ? Parce que l’or ça a une valeur, c’est un métaux précieux, rare, et donc je sais que la valeur intrinsèque de ma pièce d’or c’est l’or qu’elle contient, facile jusque-là. Puis l’or ça devient compliqué, il y a des problèmes de production, il y a des problèmes de vols, il y a des problèmes de machins. Et on se dit : « C’est quand même con d’utiliser de l’or alors qu’on pourrait faire autrement ». Et on crée des monnaies, petit à petit les pièces deviennent avec des autres métaux moins rares. Et donc là, il y a un shift mental important, c’est que la monnaie est vraiment une création de l’esprit humain pur, c’est qu’on se dit : « Oui, elle n’a pas de valeur intrinsèque en tant que métal précieux mais je lui accorde de la valeur. Pourquoi ? Parce que je sais que je vais pouvoir la réutiliser, je sais que c’est le système accepté par tout le monde ». Donc ça, c’est extrêmement important à comprendre, c’est que finalement la monnaie, c’est la confiance. Donc il y a une question que j’anticipe que tout le monde se pose, c’est : « Ah mais alors d’accord, est-ce que le Bitcoin c’est une vraie monnaie ? Est-ce que c’est une fausse monnaie ? Est-ce que c’est vraiment une monnaie ? ». La réponse c’est : ça dépend. Le jour de la création, ce n’était pas une monnaie parce que personne ne lui faisait confiance. Aujourd’hui probablement que oui, en tout cas c’est mon avis à moi, puisqu’il y a énormément de gens qui lui font confiance. Donc la monnaie, c’est une confiance. Pourquoi quand vous allez faire vos courses, vous allez acheter une baguette et vous payer un euro et vous donnez un billet de 20, on vous rend un billet de 10, pourquoi vous acceptez ce billet de 10 ? C’est un bout de papier, il ne vaut absolument rien. Parce que vous avez confiance que si vous avez besoin de vous nourrir, de vous déplacer, de payer une nuit d’hôtel pour ne pas dormir dans la rue, avec ce billet vous allez pouvoir payer et qu’il va être accepté. On ne se dit pas : « Je vais aller à Monoprix et je vais avoir l’air con avec mon bout de papier ». Mais on le comprend très bien si vous entrez au Monoprix et que vous payez vos courses avec un billet de Monopoly. On va dire « Mais ça va pas », parce que ce n’est pas, voilà. Donc la monnaie est la confiance, première chose. Et la monnaie, deuxième chose, on le comprend très bien avec mon exemple de faire ses courses et d’acheter une nuit d’hôtel, c’est ce qu’on appelle le pouvoir libératoire, c’est-à-dire qu’est-ce que je peux faire avec cet argent ? Qu’est-ce que je peux acheter ? Donc ça, c’est encore une fois une construction humaine propre. C’est simplement que tout le monde a décidé de se mettre d’accord que la monnaie on allait tous dire : « Ok, on est d’accord, ça vaut quelque chose ». C’est quand même beaucoup plus pratique que de troquer ou de s’échanger des pièces d’or, on aurait l’air con avec nos sacs de pièces d’or, voilà. Ça, c’est très très important : monnaie = confiance + pouvoir libératoire.

Maintenant, venons-en à notre expérience de pensée sur la blockchain. Je n’ai pas regardé à quelle heure j’ai commencé. Non mais que je sache, là il est moins le quart, j’ai commencé il y a 10 minutes ?

Participant : Il y a 10 minutes.

Gabriel : Parfait. Venons-en donc à notre expérience de pensée. Donc les hommes, les êtres humains, les Hommes avec un grand H, s’échangent des trucs avec de la monnaie depuis des années, jusque-là tout va bien. Et prenons donc un exemple concret, une petite situation, donc un vendeur de poules, la fameuse expérience de la vente de poules. Donc vous êtes marchand de poules, vous avez des poules et vous voulez vendre une poule à votre copain, d’accord ? Donc on va partir du principe que vous donnez un lieu de rendez-vous, vous passez l’appel au téléphone : « Salut, je voudrais t’acheter une poule », « très bien, on va se retrouver dans un parc, dans un lieu public pour être sûr qu’on ne se fasse pas voler, etc. ». Vous vous asseyez sur un banc avec votre copain. Vous, vous êtes venu avec votre poule, lui il est venu avec son argent, ses billets, ses pièces d’or, on va dire ses billets. Et puis, eh bien tout simplement vous faites un échange, vous dites, enfin c’est des transactions que vous faites tous les jours, vous venez ici, vous achetez un café, le bar vous paye un café, vous donnez de l’argent, voilà. Si quelqu’un à l’extérieur vous regarde, un arbitre, une tierce personne, c’est très facile de savoir où en est la transaction et qu’est-ce qui appartient à qui, à quel moment. Même vous-même, vous êtes, vous n’avez pas de souci à savoir ce qui appartient à qui. C’est-à-dire qu’au moment où vous arrivez, vous savez que la poule elle est à vous, et puis vous la donnez à la personne en face de vous, donc vous savez que vous lui avez donné, vous ne l’avez plus, vous savez que la personne vous a donné de l’argent, que l’argent est à vous et que une troisième personne qui vous regarde, elle a compris la même chose, elle a dit : «  Eh ben voilà, en arrivant c’était monsieur A qui avait la poule et puis en repartant c’est monsieur B, ils ont voilà, il a donné l’argent. ». C’est assez facile.

Maintenant, imaginez qu’on fasse la même chose mais informatiquement. Donc au lieu de vendre une poule, vous vendez une cyber poule, vous vendez une e-poule ou un e-chicken, voilà. C’est plus facile à plumer, c’est moins délicieux mais voilà. Vous vendez une e-poule, donc ça peut être n’importe quoi, digital, sur un ordinateur, vous vous servez d’un ordinateur et d’internet. Donc vous arrivez dans votre petit parc, vous rencontrez votre vendeur, vous l’appelez : « Je voudrais t’acheter une e-poule », « Ok, ça va te coûter 10 euros ». Vous sortez votre ordinateur, il sort son ordinateur et puis vous lui transmettez la e-poule. Avec une poule, c’est facile, vous la prenez et vous lui donnez. Mais là, il faut transmettre par ordinateur. Donc vous le copiez sur une clé USB, vous branchez la clé USB, vous l’envoyer par mail, vous trouvez une façon de lui transmettre. Et puis lui vous envoie l’argent pareil, de façon digitale. Alors là, si quelqu’un vous observe, c’est un petit peu plus compliqué, il va se dire : « Attends, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Moi concrètement, j’ai vu des ordinateurs. Est-ce qu’on est sûr qu’il lui a bien donné la poule ? Est-ce qu’il ne lui a pas donné une fausse poule ? Est-ce qu’il n’a pas plusieurs poules sur son ordinateur ? Est-ce qu’avant de lui donner la poule, il n’a pas fait 25 copier-coller de cette fameuse poule ? Et donc il va pouvoir la vendre à 25 autres personnes alors que moi je l’ai achetée, c’est ma poule, elle m’appartient, c’est ma e-poule ». Donc, comment on fait pour savoir et comment on fait pour savoir si la personne derrière a bien donné du vrai argent et qu’il n’a pas manipuler l’activité pour donner du faux argent. Eh bien c’est quand même un petit peu plus compliqué pour le savoir, et donc bien sûr, c’est ce qui se passe aujourd’hui sur internet quand, on voit l’exemple avec la musique. L’avantage d’internet c’est évidemment que le coût de production, il est zéro. Vous copiez-collez une musique pour la donner à 100 personnes, ça ne vous coûte pas plus cher. Ce qui n’est pas le cas avec un véritable poulet. Donc on est sur la question de la propriété des biens digitaux. Comment on est sûr qu’on est vraiment propriétaire de notre e-poule puisqu’ on l’a achetée et qu’il n’y en a pas 25 copies ? Alors une solution à ça, ce serait d’avoir notre fameux arbitre, une fameuse tierce personne, qui est là avec son maillot d’arbitre rayé noir et blanc dans le parc, à l’endroit, à la bourse aux e-poules, et qui a son petit carnet comme ça, et qui dit : « Voilà, toi tu as une poule, tu as une e-poule, tu la vends, bon ok, je note, voilà : 1 vendu, 0 ». Et si tu as fait 25 copier-coller de ta poule sur ton ordinateur, petit malin, eh bien tu vas à la suite dans le marché vendre une autre e-poule a quelqu’un en disant : « Mais oui, bien sûr, c’est ma e-poule, elle m’appartient », il va regarder son carnet de compte l’arbitre, et il va dire : « Mais attends, il y a un problème, moi j’ai noté que tu en avais zéro. Donc comment ça se fait que tu la revends ? ». Il va dire : « Ah, tu as triché ». Donc ça, c’est un arbitre. Si vous avez des questions en cours de route, n’hésitez pas à m’interrompre. Je termine mon expérience de pensée.

Participant : Combien il reste de poule ?

Gabriel : Combien il reste de poule, voilà, c’est le calcul, ok. Donc cet arbitre, qui c’est ? L’arbitre dans la vie de tous les jours ? On a parlé de poules et de vendeurs et de marché aux e-poules. C’est la banque, évidemment. Concrètement, si vous avez 1000 euros sur votre compte, vous pouvez distribuer des billets de 100 euros une fois, deux fois, trois fois, dix fois, si vous voulez en distribuer un onzième même pas forcément un billet mais bien sûr par voie électronique, toujours un e-billet, envoyer de l’argent, la banque va dire : « Ta ta ta, moi je suis l’arbitre, je tiens les comptes. Tu en avais 10, tu avais 10 euros, tu as donné dix fois un euro », j’ai transféré de 1000 à 10, ça sera plus simple pour tout le monde, « c’est fini, il n’y a plus d’argent, donc c’est terminé, tu ne peux plus en donner d’autres ». Et à nouveau, l’être humain accepte, enfin la société humaine accepte qu’on fait confiance à la banque. Si la banque dit qu’il n’y en a plus, c’est qu’il n’y en a plus. Et les banques ne sont pas des charlots, et a priori ils font leur métier correctement, quand ils disent qu’il n’y en a plus, a priori on pense qu’il n’y en a plus pour de vrai, qu’ils ont vraiment compté, mais on met notre confiance dans la banque et c’est la banque qui décide.

Maintenant, revenons à notre monde imaginaire où on vend des poulets magiques contre de l’argent. Et imaginez que vous êtes vendeur de poulets, vous êtes venu avec votre ordinateur, vous avez vendu votre poule magique sur internet, etc. Vous n’avez plus de poule. Puis vous rentrez chez vous le soir, et vous vous dites : « Ça m’embête quand même un peu d’élever une e-poule, parce que c’est quand même compliqué, je vais plutôt truander et je vais plutôt tricher ». Et vous savez où habite votre arbitre. L’arbitre étant très fatigué, il rentre chez lui et il s’endort devant la télé. Et puis vous vous introduisez chez lui discrètement et vous prenez son carnet de compte et vous dites : « Ah en fait il a écrit qu’il restait 0 poule » mais vous rajoutez un petit 1 devant, « Ah il reste 10 poules ». L’arbitre il ne vous connaît pas personnellement, il y a énormément de gens qui vendent des poules sur internet. Et donc le lendemain matin, vous vous pointez au marché, vous dites : « Qui veut ma poule, qui veut ma poule ? ». L’arbitre dit : « C’est bon, je peux vendre ? », « Ah ben oui, oui, il vous en reste 10, c’est parfait, allez-y ». Donc à nouveau, en transposant ça avec l’exemple de la banque, je vous vois froncer les sourcils, ce n’est pas bon signe. A nouveau, en transposant ça avec l’exemple de la banque, la banque étant l’arbitre, si aujourd’hui sur votre compte vous avez 1000 euros mais que vous piratez le site web de la banque et vous rajouter un 1 devant, vous allez pouvoir vous acheter une voiture et une télé, la banque va dire : « Allez-y, faites-vous plaisir, vous avez assez d’argent sur votre compte ». Donc toute la question de la blockchain tourne autour de ça, tourne autour du fait qu’on a toujours remis notre confiance dans des tiers de confiance qui a priori sont non piratables, mais c’est a priori. Et effectivement, les banques se sont pas piratées tous les quatre matins et les gens ne s’inventent pas des comptes en banque avec des millions d’euros. Mais c’est possible, c’est potentiellement possible. Et d’ailleurs si une banque se faisait pirater, probablement que vous ne le sauriez même pas, ils étoufferaient l’affaire, ils essaieraient de revenir en arrière mais s’ils peuvent vraiment le faire. Donc concrètement, il n’y a rien qui empêche un informaticien malin de pirater aujourd’hui la SoGé, BNP Paribas, la SLM. Et encore une fois, on ne le saurait même pas. Ça arrive peut-être tous les jours. C’est fondamentalement possible et donc ça veut dire que nous, en tant que société, nous avons admis de placer notre confiance chez ces gens-là, qui bien sûr font des efforts énormissimes pour ne pas être piratés, mais théoriquement c’est possible.

Eh bien la blockchain c’est une réponse précisément à ce problème. La blockchain c’est, vous vous souvenez de notre arbitre qui a un petit livre où il note l’état des transactions. Alors c’est un très gros livre parce que c’est toutes les transactions de tous les vendeurs de poules donc il y a beaucoup de monde, donc évidemment il a un très gros livre. La blockchain c’est l’idée de dire : « Plutôt qu’il y ait un arbitre qui a le livre, on va donner le même livre à tous les participants, à tout le monde ». Donc au lieu que moi je suis l’arbitre ici de ce marché aux poules et j’ai le livre, vous avez tous le livre, vous avez tous le livre en disant : « Gabriel, il a 7 poules, il en vend une, il n’a plus que 6 poules. Toi tu as 3 poules. Toi tu n’as pas de poules mais tu as plein d’argent, tu es venu en acheter, etc. etc. ». Vous avez tous le même livre Et à chaque fois que n’importe qui veut faire une transaction, « Tu veux m’acheter une poule ? Avec plaisir », il faut demander l’accord de tout le monde : « Alors moi j’avais 7 poules, t’es d’accord ? J’ai 7 poules, t’es d’accord ? T’es d’accord ? T’es d’accord ? T’es d’accord ? Ok. ». Si tout le monde est d’accord, et seulement si tout le monde est d’accord, on dit : « Ok, la transaction est validée, tu as bien 7 poules, tu peux la vendre ». Ça, qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que si je veux pirater le système, il ne faut pas que j’aille m’introduire chez une personne le soir, il faut que j’aille chez vous tous en une seule et même nuit, vous n’habitez pas au même endroit, c’est compliqué. Donc je n’aurais pas le temps donc c’est impossible. Bien sûr, tout ça est informatique, on ne parle pas d’avoir un livre chez soi. Et donc la blockchain, c’est l’idée de créer un réseau d’ordinateurs qui possèdent tous le carnet de compte de l’ensemble du réseau, ce fameux carnet de compte. Ce qui veut dire que plutôt aujourd’hui il y a un petit malin qui voudrait pirater la banque, la banque c’est peut-être un serveur à la Défense, très probablement. Là, aujourd’hui, le Bitcoin par exemple, il y a des millions d’ordinateurs dans le monde connectés, vous pouvez vous-même connecter votre ordinateur demain qui vient se rajouter, et pour hacker le Bitcoin, il faut attaquer tous les ordinateurs, des millions et des millions d’ordinateurs en même temps, ce qui est fondamentalement impossible. Et donc le Bitcoin, à chaque fois qu’une nouvelle transaction a lieu, il va regarder tous les ordinateurs, il va dire : « Salut les gars, salut les millions de copains. Là j’ai une transaction qui dit que l’état initial c’est ça et qui veulent envoyer autant d’argent, est-ce que vous êtes bien d’accords que cette personne-là a cet argent-là ? ». Et seulement si tous les ordinateurs disent oui, la transaction est validée. Si les ordinateurs disent non, la transaction n’est pas validée ». Donc concrètement, ça rend la blockchain un système inviolable à ce jour et en théorie en tout cas beaucoup plus difficile à pirater qu’une banque. A ce jour ça n’a jamais été fait, je ne dis pas que c’est impossible, on verra, les ordinateurs quantiques, etc., bon. Mais dans ce cas il faudrait pirater à un instant T des millions d’ordinateurs. Donc, concrètement, ces ordinateurs qui maintiennent le réseau s’appellent des mineurs, peut-être tu as entendu parler de miner du Bitcoin. Donc au moment où il a créé le Bitcoin, notre ami Satoshi Sakamoto, il n’y avait que lui qui en avait, et donc la transaction c’était facile, c’était moi : x millions de Bitcoin, et puis vous : zéro, facile. Et puis a eu lieu la première transaction. Donc on l’a inscrite : « Ben toi tu en avais 10, tu en as plus que 9. Toi tu en as 1 ». Puis la deuxième, puis la troisième, puis on en est à des millions de personnes donc c’est devenu extrêmement complexe. Mais à chaque instant, vous êtes en mesure de retracer précisément qui a combien de Bitcoins, c’est entièrement public, c’est-à-dire que là, sur un ordinateur en deux secondes, vous pouvez voir qui a combien de Bitcoins dans le monde entier, de n’importe qui. Alors c’est public à ceci près que vous pouvez simplement voir une adresse Bitcoin, pas même pas une adresse IP, une adresse Bitcoin qui est une suite de 27 chiffres et lettres, un espèce de truc qui ne veut rien dire, comme un mot de passe très très compliqué. Donc c’est privé, mais aujourd’hui il y a des gens qui sont capables de mettre en lien les adresses et les identités.

Participant : Avec quel système ?

Gabriel : Alors on va y venir, enfin non, je vais y venir tout de suite en fait. Au départ, au début du Bitcoin, c’était fait à l’arrache, si je puis dire, c’est-à-dire que ce n’était pas tracé, tu avais une adresse, tu envoyais, machin. Aujourd’hui, si tu veux acheter du Bitcoin, ça passe par ce qu’on appelle un exchange, qui est une plateforme d’achat-vente, une place de marché où se rencontrent l’offre et la demande. Pour t’inscrire sur ce site internet, on va te demander ton identité. Et donc, le site internet lui, il va du coup lier ton identité à ton adresse Bitcoin. Et ça pose beaucoup de questions pour la fiscalité, parce que notamment, le plus gros échec du monde qui s’appelle Coinbase qui est à San Francisco, eh bien ils ne voulaient pas donner leurs données à l’état américain, au fisc américain, mais comme ils sont basés à San Francisco, ils ont été finalement obligés

Participant : Parce que Coinbase il y a beaucoup de français qui l’utilisent

Gabriel : Alors il y a beaucoup de français donc, enfin la question c’est : est-ce que l’état américain et l’état français, enfin est-ce que les américains vont filer l’info aux français ? Mais aujourd’hui, aujourd’hui l’état français…

Participant : Il faut demander à …

Gabriel : Il faut demander à Trump, oui voilà, exactement. Mais aujourd’hui l’état français n’a pas accès à ça puisque c’est stocké à San Francisco aux États-Unis, et donc vous êtes peinards, vous êtes anonymes.  Mais si l’état américain dit : « Ben maintenant vous coopérez avec l’état français », c’est fini, vous n’êtes plus anonymes et non on va vous demander de payer des impôts.

Encore une fois, ce programme il est open source, donc au départ, l’idée c’est que n’importe qui peut venir télécharger ce code et venir participer au réseau. Donc participer au réseau ça veut dire devenir un nœud supplémentaire de sécurité pour sécuriser l’ensemble du réseau. Donc il y a des gens au départ qui se sont dits : « Mais c’est génial, je vais venir simplement sécuriser le réseau ». Cela dit, ils ne le font pas pour les beaux yeux et pour la beauté philosophique du Bitcoin, même s’il y en a certains. Mais la façon dont a été conçu Bitcoin, ce qui est extraordinaire, c’est la beauté de cet outil, c’est que tout le monde a une incitation à maintenir le réseau en bon état, puisque les gens qui constituent ces nœuds de sécurité, ces ordinateurs, n’importe qui qui se connecte, encore une fois vous, vous-même vous pouvez le faire avec n’importe quel ordinateur, laptop, etc., en récompense du fait de maintenir le réseau, donc en permanence on va leur envoyer des transactions, ils vont avoir le carnet de compte, on va dire : « Vous êtes d’accord ? Oui, non. Vous êtes d’accord ? Oui, non. », en récompense de ça, ils obtiennent de nouveaux Bitcoins eux-mêmes. C’est-à-dire que les Bitcoins sont créés comme ça. C’est ce qu’on appelle les mineurs, miner du Bitcoin c’est maintenir le réseau, valider des transactions, et en échange on gagne du Bitcoin, jusqu’à ce que les 21 millions soient émis. Au départ il en a créé un certain, au départ quelques millions, et on en émet petit à petit, et on arrivera aux 21 millions vers de 2040 ou quelque chose comme ça. Après il n’y en aura plus, 21 millions, c’est terminé, il n’y en aura plus qui seront créés. Les gens qui minent, vous dites : « Ben du coup, plus personne ne voudra maintenir le réseau », ça a été évidemment prévu, ils gagneront simplement de l’argent sur les commissions entre les transactions, donc ils auront toujours une incitation à maintenir le réseau.

Gabriel : Non, non, pas du tout. En fait, ils vont valider des transactions puisqu’à chaque fois on leur envoie une transaction, tu veux envoyer du Bitcoin à ton voisin, est-ce que tu as bien ce Bitcoin- là ? Est-ce que ça correspond bien au carnet de compte ? Si je dis oui et que je valide, eh bien j’aurai une commission sur votre transaction. Sachant que c’est une exponentielle inversée, c’est-à-dire que sur les 21 millions, il y en a déjà 18 millions qui ont été créés, et plus le temps passe, moins il y en a qui est créé. Au début, on en créait beaucoup, voilà, c’est de plus en plus compliqué d’en créer, voilà.

Voilà comment ça fonctionne concrètement. Est-ce que vous avez des questions ? Après je vais vous parler de quelques applications concrètes.

Participant : J’ai une petite question. Les Bitcoins ils ont une valeur en euros aujourd’hui ?

Gabriel : Oui

Participant : Parce que tu disais tout à l’heure que ce n’était pas, qu’il n’y pas de caractère inflationniste mais j’ai cru comprendre que la valeur avait explosé ?

Gabriel : La valeur a explosé. Alors, non, quand je dis que c’est non inflationniste, c’est-à-dire qu’en fait personne ne pourra en créer, je parle du fait qu’il n’y aura pas d’inflation. Quand l’état français fait du quantitative easing, ça fait de l’inflation et la valeur de tes euros se dévalue. La valeur du Bitcoin elle est très, elle fluctue énormément, elle est très volatile aujourd’hui, mais par contre ce qu’on sait, c’est qu’il y en aura 21 millions, point. Et donc si tu achètes 10% du stock de Bitcoin mondial, c’est un peu cher mais pourquoi pas, tu sais que tu en auras toujours ce nombre précis et par rapport au total, ça ne changera jamais. Ce qui participe à sa valeur. Ça ne sera jamais diminué, ce qui participe à sa valeur.

Participant :

Gabriel : Absolument. Alors ce qui est fascinant avec les crypto-monnaies, voilà ce qui est fascinant avec les crypto-monnaies, avec quasiment toutes les crypto-monnaies, en tout cas c’est effectivement le cas sur le Bitcoin, c’est que c’est du Forex, c’est uniquement une monnaie. Et donc, la valeur elle est uniquement basée sur l’offre et la demande. Et donc c’est effectivement extraordinaire d’avoir une telle envolée du cours basée sur rien, il n’y a rien derrière, un Bitcoin c’est un Bitcoin, ça ne sert à rien, on ne peut rien en faire à part dépenser ses Bitcoins comme on dépense ses euros. Et c’est comme si je vous disais : « C’est la folie, il faut acheter du roupie ». Vous allez me dire : « Non, la roupie c’est la roupie, mais on s’en fout quoi ». Alors c’est très bien si tu vas t’en servir en Inde mais bon. Donc qu’est ce qui sous-tend cette évolution ? C’est simplement qu’il y a une espèce de prise de conscience générale que ça va avoir une valeur absolument énorme et que c’est en quantité extrêmement limitée et qu’on peut en faire beaucoup de choses, et que c’est une valeur extrêmement puissance, encore une fois plus puissante que l’or puisqu’il y en a un nombre limité pour toujours. Et donc c’est simplement une anticipation de la valeur que ça aura plus tard.

Participant : On anticipe des gains majeurs sur les crypto-monnaies. C’est juste ça..

Gabriel : On anticipe, oui, oui, c’est juste ça. C’est à dire qu’en fait on est en train, enfin il y a beaucoup de gens qui sont en train de se rendre compte que ça va avoir énormément de valeur, comme il y en a un nombre limité et qu’il y a toujours plus de gens qui en veulent, ben l’offre et la demande, mais c’est encore une fois une construction humaine. Ça n’a de la valeur que parce que tout le monde y croit. Quand ça a été créé, tout le monde disait : « Qu’est-ce que c’est ce truc de merde, on s’en fout », ça n’avait aucune valeur. Au départ, ça ne valait rien, ça valait zéro, ça ne valait même pas un centime. Quand le mec l’a créé, voilà, il y a une histoire très marrante d’un type qui a dit : « J’offre 150 000 Bitcoins au type qui veut bien me livrer 2 pizzas ». C’est une première transaction Bitcoin. Et tout le monde se foutait de sa gueule en disant : « Qu’est-ce que c’est 150 000 Bitcoins ? ». C’est comme si demain tu dis : « J’offre trois billets de Monopoly au type qui… ». On va te dire : « Tu es mignon mais la pizza elle va quand même me coûter 20 balles, je ne vais pas te livrer une pizza pour trois pauvres billets de Monopoly, c’est quand même, tu te fous un peu de la gueule du monde ». Aujourd’hui, les 150 000 Bitcoins valent des milliards, c’était les pizzas les plus chères du monde, il les a payées plusieurs milliards de dollars. Donc au départ, ça ne valait rien. Petit à petit, alors maintenant on est arrivé à un point où il y a carrément les institutions qui s’en sont saisies, on a les Futures à la banque de Chicago, on va avoir bientôt les ETF aux Etats-Unis qui vont pouvoir investir dans le Bitcoin. Donc c’est devenu un vrai asset financier maintenant. Maintenant la valeur elle est intégrée au système.

Participant : {inaudible}

Gabriel : Oui, oui, absolument.

Participant : Est-ce que ce n’est pas une bulle qui va exploser ?

Gabriel : Alors qu’est-ce qu’on sait, comment on sait que ce n’est pas une bulle ? Ça, c’est une très bonne question. Ça peut être une bulle. C’est, encore une fois la monnaie c’est la confiance. C’est-à-dire que si demain, tout le monde tout, le monde dans le monde décide de dire : « En fait, le Bitcoin fait chier, c’est nul, ça ne m’intéresse pas, franchement c’est pourri, on a été con, on s’est emballé mais c’est naze », ça peut retomber à zéro, il n’y a rien qu’il l’empêche.

Participant : On est passé de 16 000 à 5000 aujourd’hui.

Gabriel : Voilà, est on est passé même à, on était à dix 19 000 dollars, et on est passé à 5000, en l’espace de 2-3 mois.

Participant : Ce n’est pas du long terme, c’est pas quelque chose sur le long terme puisqu’on voit que…

Gabriel : Moi je pense que sur le long terme ça aura beaucoup plus de valeur, c’est une question de conviction personnelle.

Participant : Faut le prendre à 5000 et pas à 16 000

Gabriel : Oui, oui.  Mais même à 16 000, moi personnellement ma conviction, c’est qu’il vaudra un million de dollars dans quelques années. Donc à 16 000, ce n’est pas cher. Mais c’est juste un avis personnel.

Participant : Avec la révolution monétaire, si ça se trouve le Bitcoin ne va plus exister, ça ne sera peut-être plus les monnaies européennes, {inaudible}

Gabriel : C’est possible mais à nouveau l’avantage du Bitcoin c’est qu’il est contrôlé par personne. Donc si tout le monde dit : « Ah oui, moi c’est ma crypto-monnaie américaine, le crypto dollar », ça ne veut pas dire « Ah oui mais le crypto dollar, c’est les Etats-Unis, c’est comme le dollar ».

Participant : Un point sur lequel je voudrais revenir, ça a été créé en 2009, je pense que la philosophie c’était un peu l’idée qu’il y avait la crise,

Gabriel : Bien sur

Participant : Que les institutions traditionnelles avaient montré qu’il y a de la spéculation sur rien, etc. C’était un peu {inaudible} mais aujourd’hui on se rend compte qu’il n’est pas plus spéculatif que ça. Je me demande ce qu’en pense les gens qui l’ont produit au départ.

Gabriel : Alors, aujourd’hui, il n’est pas plus spéculatif que ça,

Participant : Autre chose qui est peut être liée, il y a eu quand même des faillites {inaudible}

Gabriel : Alors, très intéressant, deux points, deux choses. Oui, c’est très volatile aujourd’hui et donc effectivement on se dit : « Ah ben ça a été créé en réponse à la crise financière » et effectivement le Bitcoin est encore beaucoup plus volatile aujourd’hui que peut l’être l’euro ou même les prêts sur l’immobilier américains qui se sont pétés la gueule etc.

Participant : Les subprimes

Gabriel : Les subprimes. Mais ce qui est très important c’est que le Bitcoin n’a pas été créé en disant: “On va faire un truc flat, sécuritaire”, il a été créé en disant: “On va faire quelque chose qui n’est contrôlé par personne et qui appartient au peuple, qui appartient à qui veut, qui appartient aux mineurs”. Et voilà, demain tu te connectes, tu deviens mineur, eh bien tu as ton droit de vote dans le Bitcoin. C’est complètement open source, ouvert à tout le monde etc. C’est une philosophie. Aujourd’hui c’est extrêmement volatile. Moi encore une fois, ma conviction mais c’est vraiment uniquement une conviction personnelle, c’est que dans 50 ans, ou même d’ailleurs probablement avant, peut-être dans 10-20 ans, ce sera devenu extrêmement stabilisé comme monnaie parce que ce sera devenu la monnaie mondiale et ce sera à trader, en termes de plus-value, ce sera nul comme l’euro/dollar aujourd’hui. Aujourd’hui si tu trades sur l’euro/dollar, tu ne vas pas être riche. Mais par contre, je pense que quand ça, ça va se produire, ce sera sur une valeur beaucoup plus haute qu’aujourd’hui, je pense qu’on a encore un gros chemin à faire et qu’après ça va se stabiliser. Mais l’idée c’est de dire en tout cas que ça n’appartient à personne. Donc effectivement c’est très volatile aujourd’hui parce que ça n’appartient à personne. Et qu’effectivement si le dollar commençait à faire le yoyo, il y aurait un problème et ils prendraient des mesures pour que. C’est ça n’appartient à personne et c’est uniquement l’offre et la demande. Donc les marchés se sont emballés, les marchés se sont calmés.

Participant : Il y a quand même un souci. Ça n’appartient à personne justement, le jour où les états vont vouloir quand même, parce que derrière les transactions elles ne sont pas du tout ni taxées, on ne parle même pas de TVA, etc. Là il y a un souci majeur.

Gabriel : C’est comme le cash, les transactions en cash ne sont pas taxées.

Participant : Voilà et aujourd’hui le cash disparaît.

Gabriel : Oui.

Participant : En Suède on ne peut plus faire de cash. En Suède je paye un café avec ma carte bancaire parce que c’est une traçabilité.

Gabriel : Bien sûr.

Participant : Ça empêche effectivement aussi les commerçants de se faire braquer pour beaucoup de raisons. Donc ça veut dire qu’à un moment donné les états aujourd’hui sont très permissifs parce qu’ils manquent de moyens pour contrôler ça. Maintenant, le jour où ça se généralise complètement, il n’y a plus de monnaies {inaudible} c’est à dire qu’il n’y a plus d’impôts, il n’y a plus de, donc ça veut dire que les états ne peuvent plus vivre.

Gabriel : Bien sûr, c’est une vraie question.

Participant : Et ça pour moi, aujourd’hui, c’est, le jour où ils vont, les états vont s’intéresser, et ça commence, déjà ils commencent déjà à s’organiser. Parce qu’effectivement les américains ne veulent pas donner les noms peut être etc., c’est comme la directive FATCA. La directive FATCA c’est aujourd’hui les États-Unis qui disent à tous les pays du monde en disant: “Dites-nous, dites-nous quels sont tous les citoyens américains de manière à ce qu’on puisse les taxer sur leur patrimoine”. Les européens ont demandé de faire la même chose aux États-Unis, les États-Unis ont dit “Ecoutez, vous êtes bien gentils, nous on avait du monde, donc vous on s’en fout. Par contre si vous ne le faites pas, on va virer toutes les entreprises”, donc il y a une sorte de guerre psychologique.

Gabriel : Et effectivement, c’est une guerre psychologique mais ça montre bien que on est bien dans un monde, enfin on va subir des profondes transformations. Effectivement, il se peut qu’à un moment, si tout est en crypto-monnaie, l’état il n’y a plus impôts, comment on fait? C’est une vraie question, c’est une vraie question mais il faut bien, aujourd’hui c’est déjà le cas quand tu consommes une vidéo sur YouTube depuis ton petit salon en France, l’argent il va à YouTube aux États-Unis et l’état français il ne se passe rien. T’achètes une musique sur ITunes, ça va au Luxembourg, l’état français il ne touche rien.

Participant : Sauf qu’aujourd’hui il ne touche rien parce qu’il n’a pas encore l’arsenal qui permet de, mais il sait où c’est. Et donc ils vont mettre en place s’il y a une uniformisation des

Gabriel : Oui mais ils auront toujours un coup d’avance, ITunes, quand l’état français ira taxer l’Irlande, ils payeront en Bitcoins etc.

Participant : Après ils vont changer de paradigme, ce ne sera plus sur les bénéfices, ce sera sur le chiffres d’affaires, etc. C’est ça entre guillemets, ils ont cerné pour les prochaines… Le problème du Bitcoin pour moi, je conçois très bien le système, je trouve que c’est assez ambitieux, c’est intéressant mais je suis désolé de dire que les trafics de drogue se font en Bitcoins.

Gabriel : Bien sûr, les trafics de drogue se font en Bitcoin, ça ne veut pas dire que, voilà. Il y a des accidents de voitures, et tu ne peux pas interdire les voitures. Et les trafics de drogue se font en cash et tu ne peux pas interdire le cash

Participant : Mais par rapport à l’esprit des fondateurs.

Participant : C’est là où je pense que le paradigme il est très intéressant parce qu’en fait on n’a plus {inaudible}, on n’a plus tout ça, c’est normal et justement ça a créé aussi le problème que les états émettent des, enfin pour contourner la planche à billets sans vergogne, ce qui est un problème encore plus grave.

Gabriel : Ben exactement, le Bitcoin, c’est ça.

Participant : Donc ça veut dire qu’il faut trouver meilleur des deux mondes et entre l’anarchie complète entre guillemets du Bitcoin et l’irresponsabilité des dirigeants.

Gabriel : Exactement. Mais effectivement il y a des grosses grosses transformations qui se présentent.

Participant : Aujourd’hui, j’ai cru comprendre qu’il en y avait déjà plusieurs, qu’il n’y avait pas que le Bitcoin, il y en beaucoup beaucoup d’autres.

Gabriel : Il y en a des milliers.

Participant : Et donc en fait aujourd’hui quand on dit que le Bitcoin {inaudible}, en fait par l’intermédiaire d’autres crypto-monnaies, en fait il y aura plein plein plein de monnaies

Gabriel : Bien sûr, absolument.

Participant : Donc forcément le Bitcoin, enfin il ne va pas forcément grimper dans la mesure où il y a certainement d’autres

Gabriel : Il ne va pas forcément continuer à grimper, on ne sait rien. Il peut aller à zéro, il peut aller à 1 milliard, il peut aller à 10. On ne sait pas, il ne va pas forcément continuer à grimper, ça c’est certain.

Participant : En fait les 21 millions de titres du Bitcoin, il y a aussi d’autres crypto-monnaies qui sont en train de se mettre en place et qui vont multiplier

Gabriel : Bien sûr, ils sont même qu’en train de se mettre en place. C’est des cryptos qui existent depuis longtemps donc le code du Bitcoin il est open source, donc tu peux le prendre, le modifier et dire: “Ben moi je n’en veux pas 21 millions mais j’en veux 21,5”, et puis au lieu que ce soit une exponentielle inversée, tout se crée au début et rien à la fin, tu dis: “C’est l’inverse”, tu crées ta règle du jeu et tu dis: “C’est ma coin à moi, je l’appelle la new coin”, et tu la lances. Donc il en existe des milliers, aujourd’hui n’importe qui peut lancer sa nouvelle crypto et il y a beaucoup de gens qui s’amusent à le faire. Donc du Bitcoin Bitcoin il n’en existera que 21 millions mais des autres Bitcoins, il y a maintenant des gens qui créent et qui disent: “ Ben moi, mon token”, donc le Bitcoin est un ce qu’on appelle un “token”, en français on dit que c’est un jeton, un jeton numérique, un crypto-jeton. Donc c’est une autre, comme une autre crypto-monnaie mais qui n’est pas le Bitcoin, mais en fait le terme crypto-monnaie il n’est pas bon parce que ce ne sont pas toutes forcément des monnaies. C’est pour ça qu’on dit des tokens, des jetons. Il en existe pour certaines, il y a une société par exemple qui a décidé d’en créer 65 milliards. Donc là, c’est pas du tout illimité, leur but c’est d’arroser le marché. Il y en a même qui font plus que ça encore. Donc voilà, du Bitcoin Bitcoin, il n’en restera toujours que 21 millions, d’autres non, mais est-ce que ça va prendre la place? Est-ce qu’il ne restera que le Bitcoin? On ne sait pas. Le Bitcoin a l’avantage énorme d’être le plus connu et d’être le premier. Et donc aujourd’hui ça lui donne une place prépondérante dans le monde des crypto-monnaies, mais effectivement il se peut qu’il disparaisse au profit d’une autre, et il y en a aussi beaucoup qui se lancent et qui ne vont pas survivre. Mais il y en a, alors par exemple la deuxième plus connue s’est lancée bien bien après, ça s’appelle l’Ethereum et est aujourd’hui au moins aussi grosse que le Bitcoin en s’étant lancée des années et des années plus tard et il y en a beaucoup plus que 21 millions. Donc eux leur stratégie, ce n’est pas de, la stratégie de Bitcoin c’était d’en faire une quantité très limitée. La stratégie d’Ethereum, ce n’est pas ça, c’est autre chose. Voila.

Participant : Est-ce que à terme c’est la disparition des banques traditionnelles?

Gabriel : Alors ça, c’est une très bonne question. Encore une fois, c’est une question de conviction. Les banques s’intéressent de très très près à la blockchain, mais alors vraiment. Moi, je pense que ce sera une disparition d’une partie de leur métier, la banque de détail, ce ne sera pas une disparition de la banque en général, le métier, les métiers de la banque, il reste des, voilà.

Participant : On est au début de la révolution {inaudible}

 

Gabriel : Exactement. Il reste des métiers que la banque fera, l’asset management, la liquidité, il y a plein de trucs que les banques feront. La banque de détail, aujourd’hui c’est déjà en train de mourir. Enfin moi personnellement. Voilà, moi j’ai un compte N26 et Revolut. Je n’ai pas de banque, ça ne sert à rien. Alors ce n’est pas en crypto-monnaie mais ça fait des années que c’est fini ces trucs-là, parce que ça coûte, moi ma carte bleue elle est gratuite. Alors quand ça coûte 10 euros par mois c’est quand même un délire. Donc oui, la banque d’état elle va mourir.

Participant : {inaudible}

 

Gabriel : Quelques applications?

Participant : Oui.

Gabriel : Quelques applications concrètes du Bitcoin, de la blockchain. Alors un exemple très facile, c’est une autre crypto-monnaie pour répondre à ta question, qui s’appelle le Ripple. Également assez connue et créée avec un seul but, pas du tout le but de devenir mainstream, de faire de la spéculation, etc. La société qui l’a fondé en contrôle une majorité, ce qui veut dire qu’ils contrôlent le prix, parce qu’ils peuvent très facilement ajuster l’offre et la demande en fonction. Donc le prix volontairement très bas, ça vaut moins d’un dollar, un Ripple, donc contrairement au Bitcoin qui vaut 5000 dollars. Et le but hyper simple: faire des échanges entre les pays, entre les grosses banques. Donc HSBC Hong Kong veut envoyer un milliard à HSBC New York, aujourd’hui comment ils font ? Enfin avant le Ripple, comment ils font ? Eh bien ils passent par un truc, ils envoient, ça prend cinq jours, les fonds sont bloqués, machin et tout. Maintenant, nouvelle, voilà ils ont 18 des 20 plus grandes banques au monde donc je crois qu’ils ont HSBC comme client, comment ils font ? Eh bien HSBC Hong Kong convertit en Ripple, c’est instantané, le temps que ça passe dans la blockchain ça prend 10 minutes. Une fois que c’est en Ripple, en Ripple c’est sur des serveurs dans le monde entier, ils envoient la clé à HSBC New York dans un email, sécurisé de préférence. HSBC New York choppe la clé, décrypte, transforme en dollars américains, 10 minutes, et en 20 minutes ils ont transféré autant d’argent qu’ils veulent d’un bout à l’autre de la planète. Ça coûte moins cher en frais, évidemment la société ils ne sont pas débiles, ils prennent une com, mais qui est 10 fois inférieure à ce que ça leur coûte d’habitude, et c’est beaucoup plus rapide, d’habitude ça leur prend 3 à 5 jours, là ça leur prend 1 heure. Exemple tout con, mais ça marche aussi avec le Bitcoin. Aujourd’hui vous voulez envoyer de l’argent au Kurdistan, c’est compliqué, ça va vous coûter 5%, quasiment quelle que soit la somme.

Participant : Mais il y a Paypal, tu peux payer avec Paypal.

 

Gabriel : Oui mais Paypal pareil, ça va coûter 3,5%. Tu le fais en Bitcoin, ça va te coûter aujourd’hui trois euros de commission et dans quelques mois

 

Participant : {inaudible}

Gabriel : Alors en plus, en Bitcoin, ça va prendre encore une fois une heure. Et ça va te coûter, oui aujourd’hui c’est 5 euros de commission et ils sont en train de réduire ces prix de commission, bientôt ce sera un centime de commission. Donc ça, c’est quand même juste con mais voilà. C’est aussi une façon de franchir la frontière d’un pays avec de l’argent dans la poche. Vous êtes en Suisse, vous voulez rapatrier un million d’euros, vous les mettez dans votre sac à dos, vous franchissez la frontière, vous n’êtes pas bien. Vous mettez un million d’euros en Bitcoin sur votre ordinateur, vous franchissez la frontière avec votre ordinateur, il ne se passe rien. Donc c’est aussi une façon de faire transiter l’argent entre les pays très facilement. D’ailleurs vous pouvez le faire depuis Paris sans même avoir besoin d’aller en Suisse, c’est encore mieux. Donc ça, c’est un exemple d’application assez sympa. Qu’est-ce qu’on a comme application ?

Alors l’Ethereum est la deuxième plus connue. Ils ont, enfin ça, c’est une blockchain qui est encore plus fascinante, c’est qu’au lieu d’être simplement une monnaie, c’est un programme qui permet à l’intérieur de chaque jeton de coder un programme informatique, de coder ce qu’on veut. Donc un exemple concret, c’est un des premiers programmes fait sur Ethereum, c’est une loterie. Donc je code une petite loterie, je dis : « Tout le monde participe 100 euros. Et quand on est 100 à avoir participé, ça fait un lot de 9000 euros, puis moi je garde 1000, je suis la banque ». L’avantage de ça, c’est qu’encore une fois aujourd’hui, comment vous faites pour jouer au loto ? Vous allez dans un bureau de tabac et vous donnez votre argent à la FDJ, et vous faites confiance à la FDJ. Je ne suis pas en train dire que la FDJ c’est des charlots, mais encore une fois, c’est ce qu’on appelle un « single point of failure », c’est-à-dire que si la FDJ se fait hacker, eh bien votre argent, vous vous faites avoir.

Participant : La FDJ ils ont quand même des assurances, c’est comme des banques.

Gabriel : Oui, mais des assurances, s’ils s’en rendent compte. Et s’ils ne s’en rendent pas compte ? C’est comme la banque, ils ont une assurance mais si demain moi je m’introduis

Participant : {inaudible}

Gabriel : S’ils s’en rendent compte. Le hackeur il ne se fait pas forcément repérer. Donc aujourd’hui, si je code ça et que je le mets sur la blockchain Ethereum, ce qui est extraordinaire c’est que c’est open source, vous pouvez voir le code, vous pouvez voir ce que j’ai codé, donc si vous êtes bon en informatique, vous allez vérifier en disant : « Alors est-ce qu’il y a écrit à un moment qu’il va m’arnaquer ? Non, il est bien écrit un tirage au sort complètement aléatoire, d’accord, c’est bien écrit qu’il garde 10% de la somme et qu’il reverse de façon aléatoire à un participant etc. ». Et une fois que moi je l’ai envoyé sur la blockchain Ethereum, je ne peux plus le modifier, c’est inviolable, puisque pour le modifier, il faudrait hacker tous les ordinateurs de la blockchain Ethereum, ce qui est impossible. Donc vous pouvez jouer en toute confiance en disant : « Bon ben j’ai vu ce qui se passe. Il l’a mis sur la blockchain, ça ne bougera pas, donc je peux jouer en toute confiance, en toute sécurité », et voilà. Donc aujourd’hui, ce qui est très intéressant, c’est que la plupart des nouvelles crypto-monnaies qui se créent, au lieu de créer leur propre blockchain, attention ça devient un petit peu technique, ils se créent par-dessus la blockchain Ethereum, c’est-à-dire qu’au lieu de coder leurs propres blockchains, ils se disent : « Ethereum est une blockchain qui permet de créer des microprogrammes à l’intérieur de celle-ci, donc je vais créer ma crypto-monnaie sur un jeton Ethereum ». Ce qui fait qu’Ethereum a beaucoup beaucoup de valeur, ce qui fait qu’Ethereum s’est énormément développé, a pris beaucoup de valeur et une monnaie aussi dans laquelle je crois beaucoup parce que c’est en train de devenir l’exosquelette de l’ensemble de l’écosystème, puisqu’aujourd’hui neuf projets sur dix de nouvelles crypto-monnaies qui se créent, se créent sur l’Ethereum, donc Ethereum est en train de devenir encore une fois les web exosquelette qui permet à n’importe qui de bosser. Et évidemment, il est déjà aujourd’hui, « too big to fail » puisque si l’Ethereum se pète la gueule, tous les autres projets n’existent plus. Ça, c’est un point intéressant d’utilisation. Un truc très concret, et ce sera mon dernier exemple, et puis après je vais reprendre les questions si vous le voulez bien, si vous en avez j’imagine, c’est Kidner. Alors Kidner c’est la greffe de rein qui est un vrai problème dans le monde. Et donc vous avez besoin d’un rein, on va vous dire : « Ok, on va vous mettre sur une liste d’attente », et on va vous dire : « Est-ce que vous avez un donneur ? ». Et pour une compatibilité donneur-receveur, il faut pas mal de trucs de compatibilité, il faut que ce soit le même groupe sanguin, il faut que ce soit à peu près le même âge, le même état de santé, etc. etc. Et les hôpitaux ont des fichiers et maintenant il existe quelque chose pour dire : « Ben si vous avez un donneur qui n’est pas compatible avec vous mais qui est compatible avec ce deuxième patient-là, et que lui a un donneur qui est compatible avec vous, produit en croix, on peut faire l’opération », sous conditions encore une fois qu’ils aient le même âge, le même état santé, etc. Donc ça arrive rarement mais c’est possible. Sauf que les hôpitaux, par souci de confidentialité, ne veulent pas ouvrir leurs fichiers à tout le monde, évidemment. Et donc parfois, si vous êtes au mauvais hôpital, parfois il y a peut-être deux hôpitaux juste à côté l’un de l’autre, et vous ne trouvez pas quelqu’un qui peut, une paire qui fonctionne avec vous. Et donc vous n’avez pas de rein, ou pas de foie, ou machin. Eh bien Kidner, qu’est-ce qu’ils ont fait ? C’est une startup allemande, ou hollandaise, je ne sais plus, créée il y a quelques mois. Ils vont voir tous les hôpitaux, ils mettent toutes les données encryptées dans la blockchain, c’est entièrement crypté et privé, donc tous les hôpitaux sont d’accords. Et ils n’ont même pas l’information des noms, des coordonnées des patients, dans la blockchain ils ne mettent que les informations de compatibilité, et ça c’est inter-hôpitaux. Donc ils sont en train petit à petit de prendre tous les hôpitaux du monde. Et évidemment, s’ils trouvent une paire, seulement à ce moment-là, ils révèlent l’identité de l’un à l’autre et de l’autre à l’un avec l’accord au préalable. Mais encore une fois, les hôpitaux sont d’accords uniquement parce que les données ne sont pas stockées dans la blockchain, parce que c’est une blockchain qui a été codée pour dire : « Non seulement on n’a pas les infos, mais c’est inviolable, donc il y a une sécurité absolue et ne vous inquiétez pas, vos données sont sécurisées, c’est inviolable puisque c’est dans la blockchain ». Et donc ça, aujourd’hui, ça fonctionne, ils sauvent des vies grâce à ça. Et donc, soit l’hôpital d’à côté, soit vous êtes à Paris, et puis on vous dit : « Ben en fait, à Berlin, il y a une paire qui vous correspond », et ça redescend de la blockchain pour avoir les véritables identités, et puis ils s’appellent, ils font connaissance, ils sont trop contents, voilà. Il y a des millions et des millions d’utilisations mais c’est des exemples que j’aime bien.

Est-ce que vous avez d’autres questions ?

Participant : {inaudible}

Gabriel : Oui, à Paris il y a une rue où tous les restaurants, tous les magasins acceptent le Bitcoin.

Participant : Donc tu peux payer avec ton téléphone.

Participant : Donc il n’y a rien de physique ?

Gabriel : Il n’y a rien de physique, tu scannes un QR code, enfin voilà.

Participant : Vu le cours du Bitcoin, {inaudible}

Participant : Tu peux louer un appartement avec du Bitcoin.

Gabriel : Oui, tu peux louer un appartement avec du Bitcoin.

Il y a un type qui a fait une vidéo sur YouTube, il a vécu un mois uniquement avec du Bitcoin.

Participant : {inaudible}

Gabriel : Oui, alors le Bitcoin n’est pas divisible à l’infini, il est divisible jusqu’a je crois douze zéros après la virgule et ça s’appelle un Satoshi, l’unité la plus petite, et en fait, c’est du nom du fondateur Satoshi Sakamoto. Ce qui posera un problème quand le Bitcoin sera un million de dollars, ou même plus, c’est qu’un Satoshi ça vaudra déjà pas mal d’argent et on ne pourra peut-être plus le diviser mais, alors il y a une Bitcoin Foundation qui travaille en permanence à maintenir ce code et à essayer de l’améliorer. Donc ça n’appartient à personne mais c’est des bénévoles qui améliorent le programme et c’est bien sûr soumis à l’approbation de tout le monde pour pas qu’ils ne fassent n’importe quoi. Et donc, il se peut que si la valeur monte trop, qu’ils décalent cette virgule, ils ont le pouvoir de modifier.

Participant : Il y en a parmi nous des personnes qui manipulent un peu des Bitcoins ?

(Quelques personnes lèvent la main ou répondent oui)

Participant : Pour les entreprises, enfin voilà, pour parler vraiment entreprises, est-ce que tu, enfin quels sont les éléments qui marcheraient, enfin quelles sont les actions que pourraient mener les entreprises par le biais justement de la blockchain ?

Gabriel : Ça, c’est très très bonne question. C’est quasiment infini. La question qu’il faut vous poser c’est : où est-ce que vous avez besoin d’un tiers de confiance ? Vous avez une banque, où est-ce que vous avez besoin de confiance absolue et de tiers de confiance et aujourd’hui vous faites appel à quelqu’un d’autre, même un huissier, ça peut être de la propriété intellectuelle. Aujourd’hui, vous avez une propriété intellectuelle, vous l’envoyez dans la blockchain, vous pouvez mettre par exemple dans Ethereum un programme qui contient un fichier d’un dessin du prochain Airbus. Si vous êtes attaqué en disant : « Vous n’aviez pas cette propriété intellectuelle à telle date, ce n’est pas à vous, elle ne vous appartient pas », vous dites : « Allez voir ce qui s’est passé sur la blockchain le 10 avril, le 9 avril 2018 », et il y aura votre fichier et ce sera une preuve puisqu’encore une fois, c’est impossible que vous ayez manipulé après coup la blockchain pour aller l’insérer. C’est-à-dire que vous l’aviez forcément à cette date-là, puisqu’encore une fois la blockchain est inviolable. Ça, c’est une utilisation parfaite.

Participant : Propriété intellectuelle

Gabriel : Propriété intellectuelle. Tiers de confiance, la vente

Participant : {inaudible}

Gabriel : Aujourd’hui ça commence, bien sûr, aujourd’hui ça commence.

Participant : Il y a des ventes immobilières en Floride

Gabriel : Oui, il y a des ventes immobilières en Floride, à Dubaï. La vente immobilière c’est vraiment un truc où on multiplie les tiers de confiance. C’est extraordinaire, on passe par un notaire, par un agent, on signe des papiers, ça rentre au cadastre, la mairie doit valider, machin, c’est un truc de fou. Et il y a énormément d’endroits, je crois que c’est au Brésil où les gens n’ont pas le titre de propriété parce qu’il n’y a pas de, ils ne peuvent pas vendre leur maison parce qu’il n’y a pas de cadastre, parce que l’administration est en bordel, pardonnez-moi l’expression.

Participant : Il y a plein de pays comme ça.

Gabriel : Voilà, il y a plein de pays comme ça. Et donc ces gens-là ils sont emmerdés parce qu’ils ne peuvent pas hypothéquer leur maison pour se créer un business, ils ne peuvent pas vendre leur maison, elle n’a aucune valeur, ils habitent là et c’est tout. Si c’était dans la blockchain, voilà. Et même à Paris, moi qui pour avoir acheté un appartement à Paris, ça prend, enfin c’est juste un enfer. En 2050, ça prendra une heure sur Internet, tu cliqueras, on saura qu’on fait un véritable achat qui appartient vraiment, et il n’y aura pas de problème, grâce à la blockchain. On pourra acheter un appart comme ça.

Participant : L’idée c’est qu’on aura comme témoin des millions d’ordinateurs pour confirmer que ce qu’on achète est vrai.

Gabriel : Exactement, par un système inviolable. Et donc ça ne peut pas être, parce que encore une fois l’ensemble des ordinateurs ont la preuve et que c’est impossible d’aller manipuler l’ensemble des ordinateurs directement, exactement. Donc l’achat d’un appart

Participant : Pardon, ça, il n’y a pas nécessairement un lien avec Bitcoin, c’est en plus ?

Gabriel : Ça, c’est la blockchain.

Participant : Il pourrait y avoir une blockchain simplement par une utilisation de transparence

Gabriel : Exactement, ça peut être ça avec l’Ethereum, ça peut être ça avec, demain tu crées la Paris Immo Coin, et c’est ta propre blockchain. Il faut que tu trouves simplement des ordinateurs pour se mettre sur le réseau et la Paris Immo Coin elle peut permettre de faire ça, complètement indépendamment du Bitcoin, de ce que tu veux, et c’est ta, voilà, ta crypto-monnaie, ton token il n’est même pas obligé, il n’a même pas forcément une valeur monétaire. Il peut simplement servir de jeton de confiance pour des ventes immobilières ou pour des ventes de n’importe quoi.

Participant : Qu’est-ce qui fixe la notation, la notation du Bitcoin ?

Gabriel : Tu veux dire le cours ?

Participant : Comment ça se passe ?

Gabriel : C’est comme la bourse. Qui est-ce qui fixe un cours de bourse ? Personne. Il y a une plateforme sur laquelle les gens passent des ordres, c’est un carnet d’ordres de vente et d’achat, et le cours c’est la rencontre de l’offre et de la demande. Donc voilà, si tout le monde, enfin du coup c’est comme ça que le cours évolue, si tout le monde en veut, les prix montent, et si personne n’en veut, les prix baissent. C’est juste parce que, voilà. Alors aujourd’hui, il y a maintenant des tas de plateformes différentes, des exchanges, puisque n’importe qui avec son ordi crée sa boîte en disant : « Je vais devenir un exchange », il n’y a pas besoin d’être une banque, donc ça c’est aussi fascinant de voir que ces plateformes-là, c’est probablement les prochaines banques, mais c’est créé par des mecs de 22 ans dans leur garage, c’est trop drôle. Et un jour, ça aura peut-être plus de pouvoir dans le monde, de pouvoir financier, que les banques, que la SoGé, que JP Morgan etc. Il y a un français qui a créé une des plus grosses plateformes, qui a 29 ans et il est évidemment multimilliardaire. Il a juste créé un site web en disant : « Venez acheter et vendre le Bitcoin ».

Participant : Vous pensez que {inaudible}

Gabriel : Bien sûr, alors encore une fois, c’est une question de conviction personnelle et toutes ne vont pas survivre, donc il faut, enfin moi, on compare souvent avec le boum d’internet. Les premières ne sont forcément les survivantes AOL, Netscape. Google, Facebook sont arrivés un peu après. Donc les premières ne seront pas forcément les survivantes et toutes ne vont pas survivre, c’est certain, surtout qu’il y a un tel engouement qu’il se crée n’importe quoi comme crypto-monnaie, comme entreprise, et voilà. Mais si on voit le succès de Ledger par exemple très récemment qui est une boîte française, Ledger propose, alors à cause peut-être on va voir comment il se développe, mais Ledger il propose simplement une petite clé USB qui permet de sécuriser ses Bitcoins et de les retirer du Net. Puisqu’en fait les Bitcoins, quand on les détient, c’est simplement une clé de lecture, donc vous pouvez détenir vos Bitcoins sur un bout de papier, en disant : « Ça, c’est ma clé », il ne faut pas faire perdre le bout de papier évidemment. Et le Ledger propose du coup une petite clé USB qui est plus sécurisée encore qu’un bout de papier, que vous stockez chez vous, mais si jamais vous le perdez, vous pouvez le récupérer par un système de sécurité très compliqué, etc. Et ils viennent de lever 200 millions de dollars, quelque chose comme ça, et c’est le leader mondial, et c’est en train, c’est devenu complètement hallucinant, et c’est peut-être le prochain Visa par exemple. Puisque c’est le stockage des crypto-monnaies. C’est une très très belle boîte, et encore une fois, créée par, créée il y a deux ans, par des types qui ont 30 ans à tout casser, et déjà valorisée à plusieurs milliards.

Participant : Après, quand on regarde ce qui se passe sur d’autres marchés, les voitures autonomes, les voitures électriques {inaudible} Et si ça marche, elles sont rachetées pas les banques.

Gabriel : Oui.

Participant : Ça m’étonnerait que les banques laissent voir à côté d’elles des trucs se développer, qui vont leur faire de la concurrence. Si c’est mieux que ce qu’elles ont, elles vont le racheter.

Gabriel : On verra mais l’exemple de Coinbase est intéressant. Aujourd’hui Coinbase c’est le leader mondial, la plateforme d’achat-vente de crypto-monnaies et, je ne sais pas, je ne travaille pas chez Coinbase, ils ont peut-être eu des offres de rachat mais ils sont restés indépendants, et aujourd’hui il faudrait déjà débourser beaucoup de milliards pour les acheter.

Participant : {inaudible}

Gabriel : Oui, je pense que la valorisation. Mais eux, ils ne veulent peut-être pas, ils veulent peut-être rester indépendants. Moi, à titre personnel, j’ai investi dans un exchange, le leader européen, et je pense que, qui s’appelle Bitstamp, et je pense qu’effectivement soit ils seront rachetés, soit ça deviendra une très très grosse banque numérique à terme. Mais ce n’est pas sûr qu’ils seront rachetés par une banque, c’est une possibilité. Ils ne seront peut-être pas tous rachetés. En tout cas il commence à y avoir un petit peu de consolidation entre les plateformes, on verra où ça mène.

Participant : Il faut respecter peut-être le timing du…

Participant :  Si tu pouvais juste conclure avec les principaux mots clés : Blockchain, Échange.

Gabriel : Alors conclure. Donc blockchain est une révolution, c’est un programme informatique qui permet de décentraliser le tiers de confiance, et en ce sens c’est une révolution. Bien sûr avec le blockchain qui est sa principale application aujourd’hui, en tout cas la plus connue, mais avec n’importe quel projet, vous pouvez vous en servir dans votre entreprise. Vous pouvez créer votre propre crypto-monnaie si vous le souhaitez, et vous pouvez rechercher, il existe de très nombreux projets qui, encore une fois, permettent de passer au-delà d’un tiers de confiance comme utilisé aujourd’hui. Vous allez beaucoup en entendre parler je pense et, et voilà. En tout cas, c’est notre ami qui nous a quittés qui a dit ça, on entre probablement dans une nouvelle ère, ça fait partie de l’entrée dans une nouvelle ère et de beaucoup de transformations qui vont se passer, que je pense on ne suspecte pas encore.

Participant : Comme les débuts de l’informatique

Gabriel : Exactement. On estime que c’est une aussi grosse révolution qu’internet. Pour terminer, un petit truc marrant. S’il y a une nouvelle crise financière comme en 2008, et qu’il y a une banque qui s’effondre, le Bitcoin passera instantanément en valeur à plusieurs millions de dollars. Et là, ce qui sera très très drôle c’est que les, enfin si les banques s’effondrent et que le système économique s’effondre, on n’est pas passé si loin que ça en 2008 finalement, il se peut que l’argent du monde entier quasiment ne vaille plus rien, et qu’on se retrouve à chasser le lapin dans Paris, en forêt de Rambouillet, etc. A ce moment-là, il est très possible que les seules personnes qui aient encore de l’argent sont les personnes qui ont du Bitcoin. Le Bitcoin peut survivre à une crise financière globale et donc ce serait très drôle. Même si aujourd’hui vous mettez 1000 euros en Bitcoin, si ce scénario se produit, vous serez les millionnaires de l’ère suivante, qui n’est pas du tout certaine mais si elle se produit. Donc rien que pour ça, moi ça m’amuse et je trouve ça drôle de mettre quelques centaines ou quelques milliers d’euros en Bitcoin juste pour se dire si jamais il y a une crise mondiale, je ressors tout de suite dans le top 2%.

Participant : Il reste l’or.

Gabriel : Il reste l’or mais il n’y a que 5% de la planète même pas {inaudible} donc vous serez dans le top automatiquement des gens les plus riches. Il reste l’or effectivement. Mais l’or, on en trouve encore.

Participant : Merci.

[Applaudissements]

A 23min38, je n e suis pas tout à fait sûre que ce soit correct, j’ai du mal à entendre/comprendre