Sorare : J’ai refusé d’investir et j‘ai raté 213 millions d’euros (vraiment)

 

 

Introduction 

 

Le 1er février 2019, j’ai fait une rencontre qui aurait pu changer ma vie. 

Je rencontre un jeune entrepreneur qui me propose d’investir dans sa startup. Il s’agit d’une toute petite startup que personne ne connaît à cette époque. 

Mais aujourd’hui, c’est une startup qui fait énormément parler d’elle. 

Et pour cause : non seulement elle a des investisseurs ultra-connus comme SoftBank, l’investisseur dans TikTok, Uber, WeWork, etc. 

https://www.businessinsider.com/sorare-soccer-nft-funding-softbank-sequoia-2021-5?IR=T

Mais surtout elle vient d’atteindre une valorisation de 3,7 milliards de dollars.

Comparé à la valorisation s’il y a deux ans, lorsque cette startup était minuscule et inconnue, c’est beaucoup BEAUCOUP plus.

Et en faisant un rapide calcul, en investissant il y a deux ans dans cette startup, j’aurais aujourd’hui une plus-value de 213M€.


Plus de deux cent millions d’euros de gain en deux ans, tu imagines ? 

 

Mais…. J’ai dit non et j’ai refusé d’investir. 

 

Et j’ai peut-être raté le meilleur investissement de ma vie. 

 

Dans cette vidéo, on va s’intéresser au projet en question, je vais t’expliquer les raisons qui m’ont poussées à dire non et surtout comment ne pas rater la prochaine pépite. 

 

Partie 1 : Le projet Sorare

 

Sorare est une plateforme de NFT dans l’univers du football. 

 

Si tu ne sais pas ce qu’est un NFT, je te renvoie à cette vidéo où j’explique ce que c’est en détail. Mais ce que tu dois savoir, c’est qu’un NFT est un actif numérique enregistré dans la blockchain : ça peut être une oeuvre d’art, une carte à collectionner ou un titre de propriété. 

Ce qui est particulier, c’est qu’en étant enregistré dans la blockchain cet actif numérique est unique et facilement identifiable : tout le monde peut avoir la preuve qu’il t’appartient, ce qui lui donne de la rareté et donc une valeur marchande. 

 

Sorare a décidé de s’inspirer des cartes Panini que tu connais certainement et de créer des cartes à collectionner pour les footballeurs, mais des cartes virtuelles stockées dans la blockchain : les fameux NFTs. 

 

Tout ceci est couplé à des dynamiques très intéressantes qui ressemblent à des jeux existants comme Football Manager ou MonpetitGazon : si un joueur dont tu détiens la carte virtuelle marque un vrai but lors d’un match, la cote virtuelle de ton joueur augmente et tu peux recevoir une récompense sous forme d’un bonus, d’un token, etc. 

 

Alors tu te demandes peut-être : à quoi ça sert tout ça ? 

 

La réponse simple c’est que ça ne sert absolument à rien, mais en fait c’est un peu plus compliqué que ça. 

 

Sorare se trouve à l’intersection de nombreux domaines qui déchaînent les passions depuis des années, parfois depuis des siècles, et ce n’est absolument pas un hasard. 

 

D’abord, les collections. Sorare te permet de collectionner tes joueurs de foot préférés en carte virtuelle. Les collectionneurs existent depuis la nuit des temps : qui n’a pas eu au moins une collection dans sa vie ? Moi quand j’étais gamin, je collectionnais les timbres. Ça non plus ça ne “sert à rien”, mais je ne pense pas avoir été le seul. 

 

Selon Joéline Andriana, Docteur en psychologie, “le phénomène des collections provient d’un désir inconscient d’obtenir et de retenir des données, des objets qui rappellent un moment heureux, une symbolique alliée à un plaisir, une personne, un contexte…”. Ce phénomène fonderait son origine dans la petite enfance et permettrait de se remettre du traumatisme qu’a été la séparation avec sa mère. Ainsi, un individu va vouloir le combler avec des objets qui vont le rendre heureux.

 

On connaît l’engouement pour les cartes Panini qui sont simplement des cartes en papier, on peut imaginer facilement que Sorare est la contre-partie digitale de ces cartes.  

(Hé pssst! J’ai aussi fait une vidéo sur l’investissement dans les cartes Pokemon)

 

Ensuite Sorare est dans l’univers du football. C’est le sport le plus pratiqué dans le monde occidental, le plus médiatisé et celui qui attire le plus de foule. 

Ils auraient pu se lancer sur le lancer de javelot, et ils le feront peut-être un jour, mais ils ont préféré se lancer sur le football et stratégiquement on peut comprendre pourquoi ! 

 

Enfin, d’une certaine manière, Sorare est également dans l’univers du paris sportifs. En effet, il y a un lien entre le monde réel et tes cartes : si un joueur marque un but et que tu possèdes sa carte, tu vas gagner un bonus. Donc, tu as intérêt à réfléchir et à “parier” sur un joueur que tu penses voir marquer des buts. On voit clairement le lien avec les paris sportif, et ça aussi ça attire beaucoup de monde ! 

 

Sorare est à l’intersection de tout ça : je collectionne mes joueurs préférés, en plus s’ils marquent des but je gagne un bonus du fait d’avoir acheté leur carte virtuelle, et je peux les échanger plus tard lorsqu’elles auront pris de la valeur.

 

Partie 2: Pourquoi j’ai dit non ?

 

Quelques jours après notre rencontre, j’envoie cet e-mail à Nicolas :

 

Alors oui, le timing était serré et ne m’arrangeait pas, et je pourrais prétendre ici que c’est la raison de mon refus.

Mais ça serait faux.

J’ai refusé car je n’y croyais pas.

Ou du moins je n’y croyais pas suffisamment.

Pour être plus précis, j’avais deux raisons pour ne pas investir. 

 

Analysons Sorare à partir de mes critères d’investissement gagnants. 

Je te rappelle mes 8 critères d’investissement gagnants que tu retrouves en détail dans mon livre : Équipe, Unfair advantage, Marché, Scalabilité / Effet d’échelle, Monétisation, Marge, Valorisation et Traction. Et la plupart étaient positifs :

  • L’équipe était très bonne et crédible sur ce projet
  • La scalabilité / les effets d’échelle étaient bons car le projet est entièrement digital 
  • La monétisation et la marge ne posaient aucun souci : monétisation via une commission et marge de 100 %, moins les frais de transaction sur la blockchain
  • La valorisation était très abordable
  • L’Unfair advantage était plutôt bon : des deals signés avec des dizaines de clubs de footballs alors qu’aucun concurrent avait réussi à en signer à date, et une technologie de pointe développée pour soutenir tout ça. Peut-être un peu léger, mais pas de quoi rougir du tout. 

 

Reste le Marché et la traction. 

 

1- Le marché

Le marché à l’époque était quasi inexistant, et je ne connaissais pas le petit marché existant. 

Je n’avais pas la vision d’un monde où les gens s’échangent des footballeurs virtuels. Je me suis évidemment planté là-dessus, mais c’est difficile d’investir sur un projet quand on n’imagine pas l’usage à venir. C’est exactement comme tous ces investisseurs qui n’ont pas investit dans Airbnb car ils n’imaginaient pas des gens dormir chez des inconnus. J’y reviendrai dans la partie 3. 

Tu vois ici pourquoi investir dans un marché en croissance peut être très intéressant. En 2019, le marché des NFTs était minuscule mais il a explosé en 2019 et Sorare était très bien positionné pour profiter de cette explosion. 

 

C’est frappant de voir comment quelque chose de futuriste paraît incertain voir peu probable à un instant donné, et comment seulement deux ans plus tard ce même concept paraît évident et naturel. 

 

C’est souvent le cas d’une innovation.

 

Une innovation passe par trois phases : ridicule, dangereux, puis évident.

 

Si vous croisez l’innovation au moment « ridicule », il faut être assez fort pour reconnaître l’innovation en tant que telle.

 

2- La traction 

En plus de la vision du marché que je n’avais pas, j’avais un autre problème.

Ils n’avaient pas suffisamment de traction, qui est un critère d’investissement essentiel chez Leonis.

Et pour cause, le projet n’était même pas encore lancé en live mais seulement en bêta privée à l’époque. 

Qu’est-ce que la traction ?

Il s’agit d’une accélération des ventes d’une startup qui démarre. C’est-à-dire que la startup vend, et qu’elle vend de plus en plus; et de plus en plus vite. Ça s’accélère. 

Pourquoi la traction c’est important ? 

Et bien c’est important car cela fait souvent la différence entre une startup qui réussi et une startup qui échoue. 

Tu connais la statistique qui dit que 9 startups sur 10 échouent ? Et bien cette statistique est vraie, et la raison est la suivante : 9 startups sur 10 n’atteignent jamais la traction. 

Les raisons sont très nombreuses : les fondateurs n’arrivent pas à créer le produit qu’ils souhaitent, ou le produit n’intéresse pas les clients, ne trouve pas son marché (pas de product market fit), ou est trop cher, pas assez cher, ou le produit intéresse mais les fondateurs ne savent pas comment le vendre, etc. etc. 

Tous ces problèmes arrivent souvent dans une startup et mènent à l’échec. 

Une startup qui arrive au stade de la traction a forcément résolu tous ces problèmes, et visiblement le produit plaît aux clients puisque le nombre de clients augmente de jour en jour. 

 

Le problème évidemment, c’est d’investir pile au bon moment lorsque la startup commence à avoir de la traction mais pas trop tard quand c’est un géant coté à Wall Street qui vaut des centaines de milliards de dollars car il démontre une traction depuis des années. 

Et c’est exactement pour ça que j’ai créé Leonis Investissement : c’est un club privé dans lequel je te proposerai d’investir avec moi à partir de 2000€ seulement dans des startups de la Silicon Valley issues des meilleurs incubateurs du monde exactement dans cette phase de traction mais avant qu’elles explosent et qu’elles soient connus du grand public. Ainsi, on peut multiplier notre investissement initial par dix, cent ou mille. 

 

Donc, Sorare n’avait pas de traction et pour cette raison j’ai dit non. 


Ce qui est intéressant, c’est que je dirai non aujourd’hui encore si je croisais la même startup avec les mêmes caractéristiques. Cela te montre que mes critères ne sont pas infaillibles : je n’ai pas de boule de cristal permettant de prédire l’avenir. 

Ces critères d’investissement sont là pour augmenter significativement nos chances de tomber sur un winner lors de notre investissement, par exemple avec une startup qui a déjà de la traction. 

 

Partie 3 : Comment ne pas rater la prochaine pépite ? 

 

Être investisseur, c’est un peu comme essayer de prédire l’avenir. 

Ou plutôt, c’est essayer de se faire idée la plus précise possible du monde futur, puis d’investir en conséquence par rapport à notre vision du monde de demain et à nos convictions.

Par exemple en 2019, si j’avais envisagé que les particuliers enfermés chez eux pendant la crise du Covid allaient se passionner pour des objets virtuels uniques dans la blockchain, j’aurais peut-être parié sur Sorare. Mais malheureusement pour moi, je n’avais pas cette vision. 

Par conséquent être un bon investisseur consiste selon moi à essayer de former dans son esprit une image la plus claire possible du futur, du monde de demain. 

Mais la prédiction est un art difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir.
Alors comment faire ?

Je n’ai pas de recette miracle, mais je vais essayer de te donner quelques pistes. 

 

1- Le monde actuel 

 

Une bonne compréhension de demain commence par une bonne compréhension d’hier et d’aujourd’hui. 

 

C’est pour ça que je lis 52 livres par an de non fiction, que je consulte quotidiennement Twitter, et que je me tiens informé des dernières innovations, des dernières levées de fonds en date, etc. 


Je suis à la page, et je me tiens à la page de l’innovation. 


2- Le futur est déjà là

 

William Gibson dit : “Le futur est déjà là — il n’est simplement pas réparti équitablement.”

Et je suis tout à fait d’accord avec lui. Tu le remarques d’ailleurs dans ta vie de tous les jours : Quand tu veux faire un Lydia à tes parents, ils ne savent pas ce que c’est, et si tu parles de crypto-monnaie au bureau, on te regarde avec des yeux étonnés. 

Pourtant, ces choses existent, sont modernes et sont déjà là, dans notre monde d’aujourd’hui. 

Par conséquent, le monde de demain est proche du monde d’aujourd’hui dans ses franges les plus modernes. Il faut savoir regarder au bon endroit. C’est pour ça que je passe beaucoup de temps aux États-Unis, notamment à New-York et à San Francisco qui sont des chefs-lieux de l’innovation. 

 

3- Avoir des convictions 

 

Enfin, au-delà de toute prévision, il est essentiel d’avoir des convictions sur l’avenir. Une conviction n’est pas forcément une prédiction, mais c’est quelque chose en quoi nous croyons et sur lequel nous sommes prêts à parier. 

Est-ce que le monde de l’après-covid retournera au bureau ? Est-ce que la crypto-monnaie va s’imposer au niveau mondial à la place du dollar ? Rajouter 1 exemple ?

Impossible de le savoir, mais j’ai ma conviction sur le sujet. 

Et donc, je peux prendre des paris en fonction de ces convictions, c’est-à-dire investir dans des startups qui vont dans le sens de ce que je crois être l’avenir. 

 

Je voudrais introduire le concept de pensée contrarienne. Être contrarien, c’est avoir des convictions contraires à la pensée générale. 

Un bon exemple d’investisseur contrarien est Warren Buffett qui dit “ Soyez craintifs quand les autres sont agressifs et agressifs quand les autres sont craintifs “. En gros, ne faites pas comme tout le monde. 

Plus tes convictions sont contrariennes et plus tes investissements sont contrariens, plus tu vas pouvoir gagner gros dans l’investissement. Tout simplement car un investissement contrarien n’attirera pas des foules d’investisseur, que personne ne s’intéressera à cette startup dans laquelle tu pourras investir facilement, quand elle sera encore toute petite. Si cette startup explose alors que personne n’y croyait, tu gagnes le jackpot. L’exemple d’Airbnb est très parlant : personne ne voulait investir car personne ne croyait au modèle d’aller dormir chez des inconnus. Paul Graham, le fondateur du Y Combinator, a eu une pensée contrarienne et a cru dans leur modèle, ce qui a fait sa fortune : ses 20 000 $ investis valent aujourd’hui plusieurs milliards de dollars. 

 

Conclusion

 

Il est possible que j’ai raté le meilleur investissement de ma vie, mais je suis reconnaissant de pouvoir en tirer les leçons aujourd’hui et d’être encore actif en tant qu’investisseur pour tenter de ne pas reproduire l’erreur une prochaine fois. 

Les opportunités manquées comme celle-ci arrivent dans la vie de chaque investisseur et sont normales. On ne peut pas investir partout et avoir raison tout le temps. 

 

J’ai par ailleurs investi dans plusieurs startups en amorçage qui sont très proches d’atteindre le statut de licorne et qui pourraient égaler ou dépasser la performance « manquée » de Sorare. 

 

Et il n’y a pas qu’une opportunité comme celle-ci, il y en a tous les jours des nouvelles. 

 

Ce qui est magique avec l’investissement dans les startups, c’est qu’il suffit d’avoir raison une seule fois pour en tirer les récompenses. 

 

Si je me plante toute ma vie dans l’investissement mais que j’arrive à avoir une performance comme celle-ci une seule fois, j’aurais peut-être perdu des dizaines voir des centaines de milliers d’euros, mais si je gagne des millions une seule fois, ça sera très largement positif sur le global. 

Je serai alors un investisseur exceptionnel car la plupart des investisseurs en Europe n’y arrive jamais. 

 

Mais j’ai la chance d’investir dans les meilleures startups du monde : les startups de la Silicon Valley.

 

Tu te dis d’ailleurs sûrement que c’est impossible pour toi d’avoir accès à ces startups et d’y investir ton argent, mais grâce au club privé Leonis Investissement que j’ai créé en 2017, tu peux non seulement accéder à ces startups à très fort potentiel mais y investir avec seulement 2 000 €, donc pas besoin d‘être millionnaire .


Si le club privé t’intéresse, plus d’informations ici.