N26, une start-up devenue la deuxième plus grande banque d’Allemagne, a été condamnée fin 2021 pour blanchiment d’argent. À la suite de ça, elle a fermé plusieurs centaines de comptes bancaires sans prévenir leurs propriétaires. Imaginez que du jour au lendemain, votre banque bloque votre compte sans vous laisser y accéder et bloque votre argent et ne vous donne aucune nouvelle ni aucun moyen d’y accéder.
Quelle serait votre réaction ? C’est exactement ce qui est arrivé à des centaines de clients. Dans cette vidéo, vous allez comprendre comment N26 est passée d’une petite start-up à une énorme banque valorisée plus de 9 milliards d’euros en passant notamment de 0 à 2 millions de clients en France en moins de 4 ans. Mais surtout, vous allez voir que derrière cette croissance fulgurante se cachent des démêlés judiciaires.
Pire encore, certains médias parlent même de financement du terrorisme. Allez, c’est parti pour mener l’enquête et comprendre cette histoire. N26, c’est ce qu’on appelle une néobanque, une banque 100% en ligne.
Pour comprendre facilement, les banques traditionnelles, c’est le téléphone fixe et N26, les néobanques, c’est le smartphone. Concrètement, il n’y a pas d’agence, pas de guichet, pas de rendez-vous avec votre conseiller. Tout est fait en ligne.
Vous le savez, ouvrir un compte bancaire dans une banque traditionnelle, ça peut relever du parcours du combattant. Il faut se lever tôt un samedi matin, se rendre à l’agence, attendre, faire la queue et enfin, quand son conseiller est disponible, lui raconter toute sa vie et fournir énormément de papiers, signer des liasses de contrats incompréhensibles, etc. Avec une néobanque, vous pouvez ouvrir un compte un dimanche soir à 22h depuis votre canapé sur votre smartphone.
N26 a été créé en 2013 par Maximilien Taillental et Valentin Stalf. Leur but, c’est de révolutionner le secteur poussiéreux de la banque en transformant la façon dont les clients gèrent leurs finances grâce à la technologie. Et 9 ans plus tard, on peut dire que le pari est réussi.
La banque a plus de 7 millions de clients dans 22 pays différents. Par exemple, plus de 2 000 clients ouvrent un compte chez N26 chaque jour, même le dimanche. Alors, qu’est-ce qui fait leur succès ? Premièrement, l’ouverture de compte est gratuite et elle est garantie en moins de 10 minutes.
Avec ça, on te proposera une carte bancaire gratuite pour utiliser ton compte comme tu le souhaites. Tu auras également accès, ça c’est une petite révolution, à des notifications en temps réel pour savoir à chaque seconde ce qui se passe sur ton compte si tu as été débité, si tu as été crédité, et non pas un virement qui prend 24 heures comme avec les banques traditionnelles. Et enfin, N26 est une application avec plus de développeurs que de banquiers, ce qui signifie que son application fonctionne à merveille, qu’elle est souvent mise à jour et updatée pour toujours apporter de nouvelles fonctionnalités aux utilisateurs.
N26 est donc la banque française avec la plus grande croissance et c’est devenu la deuxième plus grande banque digitale française. Et en plus, la banque a encore un énorme potentiel de croissance puisque 2 Français sur 3 ne connaissent même pas N26. En 2016, N26 obtient même la licence bancaire, sa propre licence bancaire, le Graal des néobanques qui garantit la sécurité des fonds, des clients et du coup, lui permet de ne plus avoir à passer par la licence bancaire de quelqu’un d’autre.
Pourtant, malgré ses airs de vraie banque, N26 a été accusé de blanchiment d’argent, de financement du terrorisme et de fermeture abusive de compte. Pour vous parler du scandale qui entoure N26, il faut d’abord que je vous présente 2 autres protagonistes. Le premier, c’est la BAFIN ou de son vrai nom « Bondesanstalt für Finanzdienst Leistungsaufsicht ». On comprend pourquoi ils utilisent le diminutif.
La BAFIN, c’est donc l’Autorité fédérale de supervision financière allemande. En gros, c’est le gendarme des banques. Et au milieu de l’année 2020, la BAFIN est prise dans un scandale monstrueux.
Ce scandale, ce n’est pas du tout N26, mais c’est important de te l’expliquer pour que tu comprennes la suite. Il s’agit du scandale Wirecard et c’est le plus gros scandale financier de l’histoire allemande. Wirecard, c’est donc une start-up allemande fondée en 1999 et qui devient assez rapidement une référence dans le paiement en ligne.
Les premiers clients de Wirecard, c’est les sites pornographiques et les sites de paris en ligne. Mais en grossissant, Wirecard s’adresse aussi à une clientèle beaucoup plus respectable, si je puis dire, notamment des agences de voyage, des pharmacies en ligne et tout un tas de sites classiques. Entre 2016 et 2018, le chiffre d’affaires de Wirecard double et atteint 2 milliards d’euros.
Et en 2018, fort de ses succès, Wirecard entre au DAX de la bourse de Francfort, c’est l’indice de référence de la bourse allemande, c’est l’équivalent du CAC 40 français. Mais dans l’histoire de Wirecard et de son ascension, il y a quelque chose qui ne colle pas. Et donc, une enquête est ouverte en 2019 pour suspicion de fraude.
En juin 2020, tout s’accélère et le scandale éclate. Marcus Brown, le président de Wirecard, démissionne précipitamment. Trois jours plus tard, l’entreprise avoue qu’il y a 1,9 milliard de dollars sur son bilan qui n’existent probablement pas.
J’adore le mot probablement. Donc, l’entreprise se retrouve en faillite et l’ex-PDG Marcus Brown se fait arrêter. Très rapidement, la baffin est montrée du doigt et est considérée comme trop laxiste en ayant laissé passer des choses qui auraient dû l’alerter.
Olaf Scholz, le ministre des Finances de l’époque, crie au scandale et annonce une réforme de la baffin. Le patron de la baffin démissionne, il est probablement poussé à la démission et il déclare que cette histoire est un désastre complet et une honte pour son pays. Donc, autant vous dire qu’après cette histoire, la baffin, ils sont au taquet.
Ils ne veulent rien laisser passer et ils veulent surveiller particulièrement les fintechs allemands. Évidemment, dans son viseur, il y a la plus grosse fintech allemande. Tu l’auras deviné, c’est N26.
Malheureusement pour N26, en 2021, un groupe de médias démontre qu’ils arrivent à s’inscrire sur la plateforme sur la néobanque en fournissant des faux papiers d’identité. La baffin ouvre alors une enquête et réprimande N26 pour son manque de rigueur dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. N26 a l’ordre de remédier à ces défaillances, elle doit boucher les trous.
Mais malheureusement pour eux et malgré des efforts consentis, N26 n’arrive pas à régulariser la situation dans le temps imparti et donc la date limite arrive et N26 est condamnée. On est à l’été 2021 et N26 doit payer 4,2 millions d’euros d’amende. Plus récemment, fin décembre 2021, N26 ferme du jour au lendemain plusieurs centaines de comptes d’utilisateurs sans les prévenir.
Ses comptes sont suspectés de blanchiment d’argent et de fraude. Tout ça crée un mouvement de panique, les médias s’emparent de l’histoire et c’est un vrai bad buzz pour N26. Une enquête révèle qu’en fait beaucoup de clients sont victimes de fermetures de comptes abusives de la part de N26.
Les nombreux témoignages révèlent que la banque bloque les comptes sans prévenir l’utilisateur et les ferme quelques jours plus tard. L’argent est donc bloqué indéfiniment. Et l’affaire va plus loin puisque 5 anciens clients concernés par cette fermeture mènent une action groupée en justice contre N26.
Parmi ces clients, il y a Valérie. Au mois de mars 2021, elle découvre que son compte est bloqué. 9 mois plus tard, Valérie n’a toujours pas récupéré son argent et elle n’arrive plus à avoir de contact avec N26.
Un autre client, Guillaume, avait près de 9 000 euros en cash sur son compte lorsque celui-ci a été bloqué. Un quart de son chiffre d’affaires annuel s’est retrouvé bloqué et perdu. Guillaume, très en colère, a déclaré au micro d’une radio « Vous détruisez la vie des gens en faisant ça ». La colère a évidemment également grondé sur les réseaux sociaux où un groupe qui contient plus de 1000 personnes s’est formé, anciens clients arnaqués par N26.
Mais l’enquête ne s’arrête pas là puisque RMC a réussi à joindre Marina, qui est une ancienne employée de N26, qui répondait aux clients mécontents à qui on avait fermé le compte. Elle explique qu’elle avait pour consigne de répondre aux clients que leur dossier était en cours de traitement et qu’en fait, elle savait très bien qu’il ne se passait rien pour ces clients. Bien sûr, la CPR, le gendarme français, s’en est mêlé et demande des explications à N26.
N26, eux, se défendent bien sûr en expliquant que seulement 3% des comptes ayant été fermés n’ont pas réussi pour l’instant à récupérer leur argent. La banque assure évidemment que ces fermetures de comptes sont liées à des suspicions de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme. Alors, est-ce que ce scandale signe la mort de N26 ? En 2020, une étude a révélé que 6 Français sur 10 ne font pas confiance aux néobanques.
Évidemment, tu t’en doutes, ce genre de scandale n’arrange pas les choses. Pourtant, malgré les scandales, la banque reste très bien installée et continue sa croissance. Je vous rappelle que N26, c’est plus de 7 millions de clients.
Donc finalement, quelques centaines de clients mécontents, pour eux, ce n’est pas grand-chose. La preuve d’ailleurs, en 2021, le célèbre magazine Forbes a classé N26 sur la première marche du podium des meilleurs néobanques. Et puis très sincèrement, il y a des tas de banques classiques d’anciennes banques qui sont passées par des scandales bien plus importants et qui sont toujours là aujourd’hui.
Alors non, cette histoire ne signe pas la fin de N26. Au contraire, la startup se porte à merveille. Et ceux qui sont vraiment contents, je peux te dire, c’est les premiers investisseurs dans N26.
En effet, en 2014, on sait que N26 a levé 2 millions d’euros lors de sa première levée de fonds en amorçage. On peut imaginer de façon très réaliste que la valorisation à ce moment-là était autour de 10 millions d’euros. Sauf qu’aujourd’hui, N26 vaut 9 milliards d’euros.
C’est 900 fois plus. Ça veut dire que si c’était toi ou moi qui avions investi 2 500 euros par exemple dans N26 en 2014 lors de sa première levée de fonds, eh bien aujourd’hui, nos 2 500 euros vaudraient à peu près 2 millions d’euros. Passer de 2 500 euros à 2 millions d’euros en 8 ans sans travailler, ce n’est pas mal, non ? Évidemment, c’est pour ça que les investisseurs investissent dans les jeunes startups pour espérer faire ce genre de multiple et ce genre de gain.
Alors, si l’investissement dans les startups est quelque chose qui t’intéresse, eh bien, j’ai créé il y a plus de 4 ans le club privé « Leonis Investissement » dans lequel je te propose d’investir avec moi dans les startups dans lesquelles j’investis dans la Silicon Valley, des startups à fort potentiel qui sont issues des plus grands incubateurs et qui répondent à mes critères précis d’investissement. Si ça t’intéresse de nous rejoindre, eh bien, tu es le bienvenu. Le lien est juste en dessous dans la description.
Merci d’avoir regardé cette vidéo jusqu’au bout. Si elle t’a plu, bien sûr, aime-la, partage-la. Et si tu n’es pas encore abonné à la chaîne YouTube « Leonis », abonne-toi, ça me fait plaisir.
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