L’inévitable déclin du crowdequity en France ?

 

Salut les investisseurs malins ! J’espère que tu vas bien.

Je m’appelle Gabriel Jarrosson. Aujourd’hui, je voudrais te parler d’une série d’articles qui parlent du déclin du crowdequity en France. Est-ce que les plateformes de financement, est-ce que l’investissement dans les startups sur internet, c’est fini pour nous ou pas ? On va parler de tout ça.

Avant de commencer, si c’est ta première fois ici, si ce n’est pas déjà fait, je t’invite à cliquer sur le bouton « S’abonner » juste en dessous de cette vidéo, pour t’abonner à la chaîne YouTube « Leonis », ne rater aucune de mes vidéos, et rejoindre plusieurs milliers d’investisseurs malins.

C’est parti !

Je vais donc faire suite à deux articles qui sont parus sur le Journal du Net tous les deux, je suis sur le JDN ici. Et le premier, qui est donc l’inspiration initiale de cette vidéo, c’est : « L’inévitable déclin du crowdequity en France ». Alors, « Toutes les plateformes de crowdfunding ne sont pas à mettre dans le même panier », comme tu le sais. « Il y a celles en plein boom » avec le « crowdlending» qui est en hausse de 40% sur les sommes collectées en 2018, ce que je trouve dingue, mais c’est une autre histoire. Et puis il y a le crowdequity. Le crowdequity, tu les connais, c’est celles que j’analyse notamment en vidéo sur ma chaîne assez régulièrement, qui proposent des prises de participations dans les startups sous forme de capital, et bien sûr pas du prêt avec un remboursement. Donc en 2018 les plateformes de crowdequity ont levé, ont récolté 47 millions contre 58 en 2017. Et c’est « la deuxième année de baisse consécutive », comme le montre ce beau graph. 2016 : 68 millions, 2017 : 58. 2018 : 47. Donc en baisse de 10 millions par an. Et dans 5 ans, eh bien on sera à zéro si on continue sur cette trajectoire. « Une des principales plateformes (…), Smart Angels, a même cessé son activité » en 2018. Et tu le sais, j’avais fait une vidéo à ce sujet-là, « et a pivoté pour devenir une plateforme de gestion ». Et le CEO, Benoît Bazzochi, avait dit : « Nous n’arrivons plus à collecter suffisamment. Nous avons fait -50% de volumes sur le premier semestre 2018 ».

« Plusieurs raisons expliquent cette dégringolade. » Bien sûr, on à la fin de l’ISF, « qui permettait de déduire 50 % » jusqu’à 45 000 euros. Mais ce n’est pas tout, et notamment : « L’incertitude autour de la réduction d’impôt sur le revenu pour la souscription au capital d’une PME retarde également les décisions ». C’est vrai. Aujourd’hui, on a 18 % des versements qui sont imputables, que tu peux ne pas payer en impôt de ton impôt sur le revenu, donc ça touche beaucoup plus de monde que l’ISF, il y a beaucoup plus de gens qui payent l’IR, l’impôt sur le revenu, que l’ISF. Mais la réglementation n’est pas claire. Notamment, ça devait passer à 25%, mais on attend toujours des nouvelles, comme le regrette Stéphanie Savel qui est la présidente de Wiseed. Une « autre raison, plus ancienne : la guerre des prix ». Et là, on a Caroline Lamaud de Anaxago qui s’exprime : « Avec le développement des plateformes de prêts, la plupart des acteurs du crowdequity se sont mis à baisser les prix afin d’attirer les émetteurs de titres. Mais comme ils ont des modèles assez low cost, avec une masse salariale importante, c’est difficile de s’y retrouver financièrement » explique Caroline. Et elle ajoute que : « si une plateforme collecte en dessous de 25 millions d’euros par an c’est compliqué d’entretenir les équipes ». Alors ça, je l’ai surligné. Ça me fait un petit peu rire parce qu’il suffit d’avoir moins d’équipe et d’être un peu plus lean et agile. Et tu regardes chez Leonis Investissement par exemple, eh bien il n’y a pas de problème pour entretenir les équipes et on collecte aujourd’hui bien moins de 25 millions d’euros par an. C’est un bel objectif, j’espère qu’on va y arriver bientôt, mais voilà. Smart Angels a collecté 30 millions seulement en six ans.

Donc ce premier article, comme tu le vois, est assez négatif. Et puis je vais t’en montrer un deuxième après, qui est plus positif.

« Or chaque jour un nouveau fonds se monte. (…) Les valorisations sont devenues énormes » sur les startups. « Plus personne ne lève moins de deux millions d’euros en seed », bon, ça c’est quand même assez faux ma chère Caroline, mais tu le sais, puisque même sur un Anaxago il y a des boîtes qui, enfin voilà. Mais cela dit, je pense qu’ici, Caroline veut parler d’une tendance générale. Anaxago d’ailleurs a « décidé de créer sa propre société de gestion, Anaxago Capital », dont tu as peut-être entendu parler récemment, tu peux investir dedans à partir de 10 000 euros. Zut, j’ai cliqué quelque part, non, c’est bon, c’est revenu. Où est-ce que j’en étais ? Ici : « Quitte à lever 1 million sur la plateforme et abonder de deux millions avec le fonds », d’accord, c’est bien sûr leur stratégie. Ils disent : « Nous allons pouvoir adresser des start-up qui ont besoin de plus d’argent ». Oui, sauf que c’est vrai qu’Anaxago fait parfois des levées de fonds plus avancées, et c’est très bien. Mais ce n’est pas des levées de fonds de seed, si c’est des levées de fonds de série A, voire de série B. Mais c’est très bien aussi pour l’investisseur, mais il y a aussi plein de boîtes qui font des levées de moins de 2 millions, on en voit passer souvent.

« Le salut des acteurs du secteur passe par la diversification. “Il faut élargir sa gamme de produits et financer d’autres business comme la boulangerie du coin” », et alors tu vas voir, la boulangerie, on va y revenir dans l’article d’après qui est, bon, tu vas voir, ça va être assez marrant. Ils ont collecté 40 millions d’euros en 2010, Anaxago, contre 27 en 2017, donc grosse augmentation mais c’est surtout grâce à l’immobilier qui représente apparemment 70% de la collecte. D’ailleurs, moi je pensais que c’était même peut-être plus mais bon. Et le crowdfunding immobilier, lui, il est à + 83% en un an, donc lui, il explose. Donc le crowdfunding immobilier explose et les prêts explosent, ce qui veut dire que les français veulent peut-être prendre moins de risques puisque le capital, voilà, ils veulent surtout un rendement plus rapide. Et ça, c’est vrai que moi je le constate, les gens, le problème avec les startups, c’est qu’il faut attendre 10 ans. Les gens ne sont pas patients. L’avantage, c’est que tu gagnes en général, enfin tu peux gagner beaucoup plus puisque l’immobilier c’est de l’ordre de entre 5 et 10% par an, le prêt pareil. Et pour moi, il y a beaucoup de risques, notamment sur le prêt puisque les startups peuvent aussi faire défaut mais c’est autre chose.

Et il y a un « cadre réglementaire » bien sûr à changer. Notamment au Royaume-Uni, « le secteur a fait +22% en un an », le secteur du crowdequity, parce que c’est des places de marché qui ont « un statut de réception-transmission d’ordres ». Et donc ils ne sont pas « CIP, conseiller en investissement participatif », qui doivent aujourd’hui faire du « conseil » et qui doivent faire « une analyse complète du patrimoine de l’investisseur et lui proposer tout type de produit », alors qu’ils n’en ont qu’un seul. Donc c’est compliqué en France d’un point de vue réglementaire. Au Royaume-Uni, c’est plus simple, ils sont intermédiaires, le secteur fait +22% par an. Notamment avec, tu les connais peut-être, Seedrs qui est l’un des leaders du crowdequity en Angleterre et dont je suis actionnaire, investisseur. « Ce statut permet d’être considéré comme une plateforme. Vous passez un ordre et la plateforme le transmet pour qu’il soit exécuté. (…) Malgré ces obstacles, une nouvelle plateforme de crowdequity a vu le jour en juin 2018 : Edulis. », donc plateforme que je ne connaissais pas. Et là, ça termine avec une petite pub pour Edulis. Et on ira voir les startups sur Edulis pour éventuellement aller en faire des vidéos. Donc edulis-capital.com, eh bien bravo, ça vous fait un petit coup de pub dans l’article et dans cette vidéo évidemment. Et il y a un certain nombre de dossiers, donc j’analyserai peut-être ça dans une vidéo prochainement.

En attendant, donc ça c’était le premier article, et je voulais te parler du deuxième. Zut, j’ai cliqué au mauvais endroit. Je voulais te parler du deuxième, qui est la réponse de Georges Viglietti. Georges Viglietti que tu connais peut-être, qui est le cofondateur de Sowefund, président de la plateforme, qui dit : « Non, l’investissement participatif n’entame pas son inévitable déclin ». Donc tu vois que c’était ici : « L’inévitable déclin du crowdequity ». Que dit-il notre ami Georges ? Il dit : « Les montants collectés (…) ont baissé de 19%. Pourtant, il y a eu plus d’acheteurs, plus de projets en recherche de fonds… mais moins d’opportunités ». Donc il te dit que : « Le financement participatif croissance de 20% » avec « 400 millions d’euros reversés, ce modèle innovant ne semble pas montrer des signes d’essoufflement ». Alors je pense que c’est le crowdfunding en général, et que ça ne prend pas en compte du coup que le crowdequity. Mais en tout cas, il y a une croissance. « La presse annonce pourtant un “déclin inévitable” », donc il fait bien sûr écho à l’article d’avant, il n’était pas très content. Et : « une des trois familles (…) le crowdfunding. (…) acheter des actions (…), il serait en baisse de 19% et ferait pâle figure face aux prêts (+40%) et aux dons (-4%). Si les chiffres ne mentent pas, il est par contre facile de leurs faire dire ce que l’on souhaite ». Donc lui, il pense que c’est une mauvaise interprétation. « Ce “déclin” est-il dû à une baisse de la demande ? ». Il dit bien sûr que l’ISF tout de même n’a pas aidé. Mais il dit que les investisseurs, eux, sont toujours en demande, et donc ça doit être une baisse de l’offre. « Faut-il alors blâmer le climat socio-économique pour un manque de projets créés? Un tarissement de l’esprit entrepreneurial ? ». Non, « les Français et les Françaises, jeunes et moins jeunes sont plus motivés que jamais pour se lancer à leur compteCe recul de 19% est pourtant bel et bien lié à une baisse de l’offre, mais la réelle explication est sans doute beaucoup trop ordinaire (…) : il y a eu plus d’acheteurs, plus de projets en recherche de fonds, mais tout simplement moins d’opportunités de les proposer. ». Donc il dit qu’effectivement, comme déjà de base il y a moins de plateformes, les plateformes sont exigeantes, il n’y a plus Smart Angels, donc il y a moins de volumes, donc forcément ça baisse. Pourquoi pas ? c’est une idée, c’est en tout cas un premier élément de réponse.

Elles « n’ont effectivement pas été touchées de la même manière. Celles qui ne permettaient pas un vrai financement “par la foule”, avec des investissements minimum forcés autour de 5 000 euros, ont sans doute vu partir une bonne proportion de leurs membres avec leur ISF », parce qu’effectivement, par exemple Anaxago c’est à partir de 2000, et donc c’est des gens qui ont un petit peu plus les moyens. Georges, lui, il est le cofondateur de Sowefund. Sowefund c’est à partir de 100 euros, et donc c’est accessible à beaucoup plus de monde. Et lui, il a vu une augmentation de son volume. Donc effectivement, ça dépend aussi des moyens. « En ce qui concerne certains autres grands acteurs leaders et historiques de la profession, ce n’est pas une baisse de la demande qui les effraient, mais surtout le marché de l’immobilier et de l’investissement en prêts, qui est devenu trop attractif. ». Et là, il a bien raison. Si on prend l’exemple à nouveau d’Anaxago, alors ils sont en train de le corriger parce que je crois qu’ils préparent beaucoup de choses sur l’aspect startup, mais c’est vrai qu’en 2018, il y a eu quand même très peu de projets startups. Donc bien sûr le volume a baissé, c’est parce qu’il y avait moins d’opportunités d’investissement. Ça, j’en suis d’accord. Et il n’y a que Sowefund qui augmente son volume en termes d’investissements dans les startups puisque là, début 2019, ils en publient énormément, ils en ont quasiment publié une par semaine, tu as peut-être vu. J’ai d’ailleurs du coup fait beaucoup de vidéo à leurs sujets, parce que j’analyse des startups chez eux. Alors que Anaxago, dès qu’il y a une startup, je fais une vidéo d’analyse mais il n’y en a pas énormément. Encore une fois, je les ai rencontrés assez récemment, ils m’ont dit que c’est quelque chose qu’ils voulaient corriger et qu’ils voulaient se remettre à faire pas mal de projets. Et donc ils ont concentré leurs efforts sur l’investissement immobilier, le prêt, ce qui réduit « le nombre de propositions d’investissement dans les jeunes start-up ».

Et là, un exemple que j’adore, on revient sur les boulangeries : « Si du jour au lendemain toutes les boulangeries de Paris ne vendaient plus de croissants au profit des pains au chocolat plus rentables, cela ne signifierait pas que les Parisiens détestent désormais ces viennoiseries. Pourtant la baisse des ventes ferait les gros titres. Si le résultat est le même à première vue, les conséquences sont très différentes. Certains gourmands se feraient une raison en changeant leurs habitudes, pour la plupart ça ne serait qu’un passage très temporaire le temps que la distribution change de forme et de modèle, et les boulangeries qui auraient gardé des croissants en vitrine verraient leur chiffre d’affaires exploser. ». Et donc il parle de lui, je pense, il parle de Sowefund, en disant : nous, notre chiffre d’affaires va exploser puisqu’on est quasiment les seuls à encore proposer de la startup. Et je pense qu’il a raison, je pense que Sowefund est en ce moment dans une très bonne position, très bien placé pour prendre une grosse partie du marché parce qu’encore une fois, c’est des investissements à partir de 100 euros et il y a un certain volume important. Et je leur ai dit d’ailleurs à Sowefund, je leur ai dit : ce que vous faites en ce moment, c’est top, vous êtes parmi, vous êtes un peu en ce moment l’étoile montante du milieu français francophone parce qu’il y a beaucoup de volume et c’est à partir de 100 euros. Anaxago, il y avait du relâchement, il y avait moins de projets. Je leur ai dit mais ils m’ont dit que, voilà, ils ne voulaient finalement pas lâcher et qu’ils voulaient s’y remettre. Et apparemment, en 2019, ils vont nous proposer pas mal de très bons projets. J’ai bien sûr tout à fait hâte.

Et puis il termine en parlant de « l’impact investing », qui est « une idée qui résonne particulièrement favorablement chez les investisseurs ». Donc tout ce qui va être sur la GreenTech, la BioTech, la MedTech, et tout ce qui peut avoir un impact sur, un impact sociétal fort, éventuellement environnemental, ou sur la santé. Et c’est bien sûr, comme tu l’as vu, un sujet où il y a beaucoup beaucoup de projets sur Sowefund.

Donc voilà deux articles qui se répondent un petit peu, que je trouve très intéressants. Moi, ce que je vois à titre perso, c’est que je ne trouve pas, je suis assez d’accord avec Georges, je ne trouve pas effectivement qu’il y a un essoufflement. Je trouve que c’est très bien qu’il y ait un milieu actif, qu’il y ait beaucoup de choses qui sont proposées. Et aujourd’hui, la plupart des gens sont attirés par le prêt, par l’immobilier, tant mieux pour eux. Ce n’est pas ce que moi je fais. C’est pas grave, ils ont le droit. Je pense aussi que ça va peut-être un petit peu évoluer. Notamment le prêt, l’immobilier, les rentabilités ne sont quand même pas folles, enfin en tout cas, moi personnellement, j’aspire à mieux, 5% par an, c’est pas dingue. C’est mieux que ton livret A bien sûr, et c’est déjà très bien de le faire, mais on peut espérer beaucoup mieux. Et je vois beaucoup de gens qui en reviennent aussi, qui disent : « Bon, le prêt c’est pas mal, mais je gagne… ». Tu mets 1000 euros à chaque fois sur chaque prêt ,tu vas gagner 5%, c’est-à-dire 50 euros, tu vas le faire 10 fois, tu auras gagné 500 euros. A chaque fois, tu mobilises des dizaines de milliers d’euros, il faut mobiliser 10 000 euros pour en gagner 500. Mais si tu te mets à avoir une ou deux boîtes qui font défaut, tu vas perdre en un coup 1000 euros, 2000 euros, et donc tu auras perdu tout ce que tu auras gagné d’un coup. Malheureusement, il y a des défauts, ils font en sorte qu’il y en ait de moins en moins. Mais donc il y a beaucoup de gens qui reviennent de ces investissements-là et qui se disent : « Bon, c’est pas terrible ». Alors avec les startups, bien sûr il y a aussi des défauts, bien sûr il y a des startups qui se plantent et où tu perds tout ton argent. Mais quand tu gagnes, tu ne gagnes pas 5%, tu peux gagner facilement 100% et même beaucoup plus, 1000%, tu peux faire des multiples bien plus importants et bien plus énormes. Et c’est bien sûr tout l’intérêt.

Voilà donc pour ces tendances. Donne-moi bien sûr ton avis en commentaire cette vidéo. Est-ce que tu penses toi que le crowdequity, l’investissement participatif, est en déclin ou pas ? Encore une fois, moi, j’ai plutôt l’impression, je suis en contact avec vous tous par YouTube, etc., j’ai plutôt l’impression qu’il se passe quand même pas mal de choses. Le club privé « Leonis » grossit, grandit. Il y a de plus en plus de membres, et donc de plus en plus de gens qui sont intéressés à l’idée d’investir dans les startups. C’est bien sûr une très très bonne nouvelle. Si tu veux évidemment le rejoindre pour investir avec nous, le lien est dans la description. Dis-moi donc ce que tu en penses en commentaire. Merci de m’avoir regardé jusqu’ici. Si ça t’a plu, bien sûr mets-moi un petit « like ». Si tu n’es pas encore abonné à la chaîne YouTube « Leonis », je pense que c’est le bon moment pour le faire.

Et moi je te dis à très bientôt pour une prochaine vidéo. En attendant la prochaine, tu peux regarder une autre vidéo de moi juste au-dessus de ma tête.

Ciao !